Snake Lao Lao time

Il y a différents évènements qui nous ont conduit à ne pas vous donner de nouvelles pendant un moment. Nous n’entrerons pas dans les détails, mais vous comprendrez aisément les grandes lignes de nos dernières semaines.
La premières raison à ne pas écrire en fin de séjour chinois étant qu’une certaine monotonie voire lassitude s’était emparée de nous. Comme écrit dans l’article précédent, trois mois de Chine c’est usant psychologiquement et on aspire à autre chose, à s’évader de cette d’ambiance particulière. Mais on est clairement pas à plaindre (je sais que certains sont en pleine dépression en France et d’autres n’osent même pas lire notre site pour ne pas y tomber à leur tour… suivez mon regard.) et cela n’excuse qu’une ou deux semaines de silence.

La suite est tout autre. Entrés au Laos le 12 novembre par Boten, notre premier soir annonçait la couleur : nous arrivons au Spicy Lao Hostel de Luang Prabang accompagné de Lars (Hollandais rencontré dans le bus) et l’accueil laotien du proprio ne manque pas de sel. « Sabaidee, you have to drink Snake Lao Lao ». En gros, « Bonjour, vous devez boire notre alcool/whisky local dans le bocal plein de serpents flottants là ». Ouch, couillu le marc! La suite de la soirée se passe à l’Utopia, bar de la ville au bord du Mékong où on joue au beach-volley, puis au « bowling » du bled. À partir de là, nous parlerons d’un trou de mémoire entre deux paillardes et je me réveille le lendemain sans mon passeport et la tête pleine de cheveux à l’intérieur. Les journées soirées se suivent et se ressemblent avec une étape au disco et toujours plus de cheveux qui poussent à l’intérieur. Pendant ce temps nous nous sommes entourés d’une bande de joyeux phénomènes (un Danois, le Hollandais, une Lituanienne, un couple d’allemands, une suisse et parfois d’autres) et ne nous quittons plus.
Kayak, baignade en eaux turquoises sous les chutes d’eau, beer Lao, surf sur le toit des tuk-tuk on ne s’ennuie pas et… on n’écrit pas.
La police appelle trois jours plus tard pour indiquer que quelqu’un a fini par retrouver mon passeport dans la rue, au pussy market. « Euh… mais c’est quoi ça le pussy market? » La seule explication que j’en aurais sera « pussy market » et personne n’a rien vu qui pourrait y ressembler mais soit, l’essentiel étant d’avoir retrouvé mon passeport contre 10€ et 5 bières.

Sans transition, nous passons de Luang Prabang à Vang Vieng, lieu de recueillement pour fêtards où l’activité principale consiste à monter sur une chambre à air de camion dans la rivière et à s’arrêter dans chaque bar des 3km du parcours en attrapant la corde qu’on vous jette en vous proposant des produits amusants : c’est le tubing. Les boissons se commande par « bucket » (un seau…) et sont parfois servis par des mamies de quarante-cinq soixante ans. On en dit pas plus, les images google vous donneront un meilleur aperçu de la retenue qui peut habiter cet endroit du petit dej’ jusque tard dans la nuit.
Certains occidentaux sur place depuis des mois semblent quand même un peu perdus à trainer là tous les jours sans aucune autre vue à long terme. Une semaine suffira pour nous tous, que nous entrecouperons par une journée de location de petrolettes et des baignades au blue lagoon, le nom parle de lui même.

Il était alors temps de partir en direction de la capitale Vientiane, en vélo cette fois. Les autres passeront une nuit dans un petit village laotien, invité par un local que nous n’avons pas pu rejoindre à temps. Prochaine fois. Les gens sur la route sont adorables, les enfants disent tous bonjour ou plutôt « Sabaidee » et beaucoup veulent nous taper dans la main à notre passage. Un ressenti complètement différent de la Chine où nous étions pris pour des jukebox. Vientiane semble à première vue beaucoup moins vivante que les villes précédentes, c’était sans compter sur les fouilles de la police sur la plage Kalashnikov en mains, le foot de rue avec les gosses, les après-midis ensoleillées pétanque-pastis (les Français ont laissé beaucoup de traces de leur passages ici), les bus thai VIP night club stationnés dans la rue, nos encouragements sans faille lors des matchs de foot au stade, au bord du terrain, partageant ensuite la troisième mi-temps avec les joueurs.

Nous en sommes grosso-modo à ce point. Notre groupe s’est séparé aujourd’hui, chacun ayant des destinations différentes à partir de là (avant de se retrouver plus tard toujours dans la région?) et nous devons attendre deux jours de plus avec Alex que l’embassade thaï veuille bien nous donner notre visa d’un mois. Demain c’est plage au bord du Mékong avec la Thaïlande 50 mètres en face et une furieuse envie de traverser à la nage. Pauvres de nous…

Aujourd’hui un grand changement est intervenu pour la suite du parcours, Alex ayant fait l’acquisition d’un bel engin motorisé nous contraignant de poursuivre chacun de notre côté temporairement bien que suivant toujours le même chemin avec Bangkok pour objectif dans moins d’un mois.