Cyclisme matinal

C’est l’heure de quitter la Thaïlande. Un bus de nuit (1ère classe s’il vous plait) m’emmène donc de Phuket à Hat Yai où je rejoindrai la frontière à vélo. Dedans c’est ambiance froid polaire avec la clim à fond. Je connais le truc, j’avais pris des vêtements. Assez rapidement un type bien corpulent se pose sur le siège à côté et je suis tout de suite moins enthousiaste quand à la suite. Heureusement le bonhomme est très sympa, il part rejoindre sa plateforme pétrolière où il travaille comme cuisto.

Et puis c’est l’heure de faire dodo. C’était sans compter sur les gouttes d’eau glacées de la clim qui commencent à me tomber sur la jambes… puis la tête. Plic, ploc, plic ploc… La folie s’installe, pas moyen de dormir.

Pile à l’heure, on débarque à 4h du mat’ et je commence à déplier le vélo. Un mec un peu dingue veut me refiler des autocollants Panini de joueurs de foot pour coller sur mon sac. Heuuu. Il me parle thai, je réponds en français. Je me mets en route, il fait nuit, frais, j’avance peinard, il n’y a que 55km jusqu’à la frontière. Quelques restos sont ouverts, les marchés commencent à trier leur marchandise tandis que quelques personnes prient dans les mosquées.

Thaïlande

Thaïlande

La frontière est un plaisir. Personne ne demande de bakchich pour un coup de tampon et le visa malaisien est gratuit, pour 90 jours. Le tout est zappé en moins d’1/4 d’heure. Direction Alor Setar à 50km de là.

Frontière thaïlandaise

À 9h30 le soleil sort de derrière les nuages, il fait chaud comme un mois d’août en France. Imperturbable, je continue à vitesse d’escargot. Puis un malaisien m’aborde avec sa femme et sa fille. Ils sont profs d’université, trilingues et ont vêcu à Barcelone pendant 5 ans. « If you need anything, you call me ». Petite photo pour son Travelblog et je repars après un bon contact avec mes premiers locaux.

La route se transforme en autoroute, au péage : un vélo barré… Je tente le coup, de toute façon ma carte n’est pas assez détaillée et je n’ai que cette route. 20Km plus, un flic, planqué avec un radar choppe les voitures par derrière. Il me voit, me sourit et me dit bonjour. Tout va bien, il se cogne que je roule sur l’autoroute. Puis à 10km de l’arrivée un barrage de police. « Bonjour bonjour ». « Vous ne pouvez pas rouler là, c’est l’autoroute ». « Aaaaaaaaaah ? ». « Oui oui, très très dangereux ». « C’est limité à 90, il y a une bande d’arrêt d’urgence de 2m ». « Oui oui, très très dangereux, prenez la prochaine sortie ». Les flics sont tout souriants, ils me prennent juste pour un touriste paumé. Et la prochaine sortie, c’est justement la mienne. Mon pneu arrière crêve juste avant. Je le regonfle et le félicite. C’est important d’avoir de la considération pour ses chambres à air, elles vous le rendent bien.

Sortie pour Alor Setar - Malaisie

Bref, il est midi, je suis arrivé. Je fais une sièste de 5 minutes pour me reposer avant d’aller manger. Ha non ! 5 heures.

Alor Setar - Malaisie

Alor Setar - Malaisie




Un an après et quinze ans plus tard

Un an jour pour jour que nous sommes partis, frais et vaillants de Saint Étienne sur Chalaronne.

Départ 26 mai 2011

Départ 26 mai 2011

Départ 26 mai 2011

Et il y a environ 15 ans, nous étions à Patong sur l’ile de Phuket – Thaïlande avec nos parents. Aujourd’hui aussi, mais sans les parents.

Phuket - 15 ans plus tôt

En Australie ? Qui ? Haha. Disons que l’idée était très présente jusqu’au Vietnam. Puis, les jours passant et la date fatidique s’approchant, l’envie s’est évanouie et j’ai décidé de continuer. Et puis on s’est dit que c’était l’occasion de faire un peu causer les cousins, sceptiques du départ sur mes qualités d’aventurier. Raté ! Les pleutres ont préféré la jouer profil bas et s’assurer un lit pour leurs futures vacances. Hé bien c’est raté aussi, mais on a toujours deux grandes tentes s’ils veulent nous rejoindre en Australie. L’appart est bien réel, mais il est à Bangkok ! J’avais laissé un indice dans une photo avec un bout de vélo dépassant d’un bord. C’était trop subtil.

Après avoir vendu la moto au Vietnam, j’ai pris un avion pour Bangkok. Greg est allé au Cambodge où j’étais déjà passé deux fois, donc sans moi. Je suis resté deux semaines sur place dans un appartement non occupé où attendait mon vélo depuis 5 mois (merci Song-Ling, son oncle et sa tante). J’ai remis mon vélo en état et ai bossé avec mes ptits doigts sur mon ordinateur. Le frangin se faisant trop attendre, je suis parti pour Patong à vélo (j’en parlerai dans un prochain article). Et Greg est finalement arrivé ce matin, juste à temps !

Un an, 17 pays, presque 40 000 kilomètres, des joies, des drames. Bref, ça vaut bien un épisode de Pékin Express.

On va célébrer l’évènement dans ce qui est un des endroits les plus célèbres du tourisme sexuel en Thaïlande, touristique et glauque à la fois. Ce soir on retourne sur Bangla Road boire des bières où les prostituées jouaient autrefois avec nous, à défaut de jouer avec papa.

Phuket - 15 ans plus tôt

Phuket - 15 ans plus tôt

Phuket - 15 ans plus tôt




Au Cambodge, quand tu sautes pas sur une mine, t’as une tendinite

Ho Chi Minh. 30 avril. Objectif : passer la frontière le 2 mai, dernier jour de mon visa vietnamien. Près de 300km en 3 jours. Pour une reprise après 2 mois de glandouille derrière une moto, c’était pas mal. Trop, avec le recul.

Revenons d’abord rapidement sur cet intermède « tandem » un peu spécial. Débuté au sud du Laos, terminé au sud du Viet-Nam en passant par le nord des deux pays, nous avons parcouru plus de 5000km grâce aux multiples tendeurs (paix à leurs âmes) et morceaux de cordes. Les techniques de traction n’ont cessé d’évoluer parallèlement à notre assurance. Hésitants au départ, les derniers virages étaient beaucoup plus maîtrisés, la concentration moins accrue, les routes plus pourries, ce qui nous a donc valu une chute chacun. Je finirais donc par cet avertissement de la WWE :

Ainsi je me retrouvais donc une fois de plus seul sur les routes, avec cette fois une chaleur insoutenable qui m’obligeait à m’arrêter tous les 10km sous peine de m’évanouir malgré un tee-shirt humide sous le chapeau… Cela aurait encore pu n’être qu’un petit désagrément habituel si mon genou droit n’avait pas décidé de me lâcher après 30km. Étant coutumier des problèmes aux genoux qui ne m’avaient pour l’instant jamais trop handicapés, je me dis que la nuit soignerait bien tout ça malgré 40km supplémentaires en me tenant le genou. Que nenni, la douleur revient après 5km le lendemain. Impossible de faire du stop sur cette route, et concernant les bus, mis à part le fait que ça ne me branche pas du tout, je sens les autochtones dans l’incapacité la plus totale à m’expliquer comment ça marche. Continuons donc avec une seule jambe. Le deuxième effet Kiss cool c’est bien sûr le nombre de kilomètres pour atteindre la frontière qui ne cesse d’augmenter à mesure que je m’en approche.
À 18h, je n’ai roulé que 40km à force de m’arrêter à cause de la chaleur. Le soleil se couche, je me vois donc condamné à réaliser un nouvel exploit cycliste pour ne pas avoir à faire plus de 50km le lendemain puisque la frontière fermera sans doute à 17h environ. Donc en résumé je me suis fait un petit 160km uniquement sur la jambe gauche à environ 15km/h de moyenne. Forcément ça va moins vite… L’occasion au passage de découvrir que les Viet-Namiens ont de vrais supermarchés contenant tout ce que l’on peut réclamer en nourriture décente. On se met alors un gros facepalm en repensant à leur triste alimentation quotidienne que nous étions obligés de consommer aussi.
Bref, le temps d’une autre nuit et d’une bonne douche au parfum Fion, je m’y remets avec l’espoir vite dissipé que le genou irait mieux.

Il reste 50km jusqu’à la frontière que je passe à 15h après qu’on m’ait stoppé 5 minutes au premier poste frontière. Ils ont eu un peu de mal à admettre que j’étais bien le propriétaire du passeport :

Et après la frontière, c’est no man’s land. Trois gamins qui sortent de derrière un buisson, un pick-up par heure et c’est marre. J’hésite à remplir mon premier objectif qui était de me rendre sur les plages du sud (à 100km environ) mais le genou me lance de plus en plus, simplement quand il bouge. Finalement j’aurais toutes les peines du monde à rallier Takéo, m’arrêtant même quasiment tous les km pendant 10 minutes sur la fin.
Le lendemain, je prends le bus pour Phnom Penh, la capitale, après de nouvelles hésitations quant à ma destination (un séjour au sud, dans une zone touristique et sans moyen de transport individuel, je préfèrais ne pas y penser). Je glande alors une semaine à l’auberge en attendant que le genou se remette à coup d’anti-inflammatoires, glace, étirements, repos, eau (merci à Claire-Lise pour ses diagnostics par mail), ne m’autorisant que quelques rares sorties à pied. Et pas moyen de consulter un toubib compétent dans ce pays. Le seul que j’ai réussi à voir était un généraliste gangréné de la pastèque qui a voulu me soigner une constipation inexistante. Cette sortie chez le médecin m’aura permis de découvrir la piscine municipale en pleine rue et de retrouver les joies d’une mousson en pleine poire.

Mes espoirs de poursuites en vélo depuis Phnom Penh s’étant à leur tour envolés, je me suis rendu en bus à Siem Reap (les enfoirés m’ont fait payé le vélo plié 5$. Ça donne presque envie de le remonter pour la peine, et hop démerdez-vous avec).
Et à Siem Reap, rebelote : glace, repos, etc. Sauf que cette fois je ne peux pas manquer de visiter les temples d’Angkor à 5km d’ici avant de partir.

Un vélo en berne

Le 18, je ne ressens plus de douleurs dans les genoux en marchant, je tente donc une sortie vers Angkor. Comme il paraît que camper est dangereux, je commence à me chercher un petit coin de forêt à l’abri des flics et autres malfaisants quand un chauffeur de tuk-tuk voyant mon entêtement à dormir dans la forêt, me rappelle (il m’avait conseillé de retourner en ville dans une auberge), et m’invite à passer la nuit chez lui, avec tout le reste de la famille. Une dizaine de personnes, une moyenne d’âge de 15 ans environ. Une jeune fille que je prends pour sa soeur de 13 ans commence à donner le sein au gamin de 9 mois. Euh… quel âge a ta femme? « 18 ans, c’est jeune hein? » Ouais c’est jeune mais bon ça va… je suis quand même rassuré.

Sa femme, en troisième position en partant de la gauche. Ça fait flipper non?

Il tire deux fils qu’il branche à la batterie qui leur fournit le jus, et voilà ma chambre en bambou fournit en électricité. Cette chambre donc, est composée d’un matelas servant a priori de paillasson à l’occasion, d’une moustiquaire trouée et d’une marmite remplie de grains pour les poules. C’est important pour situer le contexte… Enfin, ça ne m’a pas empêché de dormir et de partir tout fringuant le matin pour visiter les temples d’Angkor. Et même si j’ai commencé par vous parler constipation et qu’Alex, au même endroit avait préféré vous causer caca dur, caca mou, je vais quand même vous poster quelques photos de temples, on est pas n’importe où quand même.

Ça c'est Angkor Wat. Enfin un bout.

Angkor Thom, ça éclabousse!

Un morceau de Preah Kahn

Ta Prohm, le plus sauvage

Sur ce, crapahuter dans les temples et pédaler tranquillement toute la journée aura simplement réduit mes efforts de récupération à néant. Me voici revenu au pic de douleur maximum et me voilà bon pour 2 ou 3 semaines de repos facilement. Mon porte bagage s’est entre-temps littéralement fendu en deux, mon compteur ne fonctionne plus. Y a pas à dire, le Cambodge, ça me réussit. Heureusement, j’arrive à Bangkok, je vais pouvoir consulter des compétents pour me soigner. Faut pas se gaspiller. Fini les shampouineuses!

Il va falloir vous habituer à voir des tâches sur les photos en contre-jour, j’ai quelques problèmes avec mon objectif…

Et pour finir, des petits plaisirs immortalisés :




Les gens

On a pas mal papoté de la route et tout et tout. Pas plus de laïus, place aux photos.

Un mec qui voulait picoler

Il passe à peine au dessus de la fourche :)

Le parrain

Zone interdite !

Les autres n'ont pas de vélo

Toujours un pécor qui traine quand un pneu crêve

Un ptit bras de fer quand on se la rouille

Ils ont joué avec l'appareil photo au moins 1/2 heure

Je me rappelle de cousins en France qui faisaient pareil...

La preuve. Des vrais ptits viets

Ils voulaient leur photo

Il voulait aussi la sienne

Ouink Ouink

Pneu crevé. Spectateurs

Tu peux pas test

Bière et poulpes

Ca doit être l'hiver, faut se tenir chaud

Nouveaux incrusts

Il promène ses poussins sur la route

Lui nous tapait des "High 5" en roulant. Fun mais dangereux




Guide de la moto en asie du sud est

La moto est certainement le meilleur moyen de parcourir le Vietnam, le Cambodge, le Laos ou la Thaïlande. Quel modèle, où l’acheter, le matériel et les imprévus.

Où acheter une moto ?

Si le Vietnam fait parti du voyage, il vous faudra une moto vietnamienne, seul moyen d’y entrer. On peut en trouver facilement au Vietnam, Cambodge et Laos. Si vous ne comptez visiter qu’un pays, vous pouvez acheter local (souvent grâce à un local, les touristes n’étant pas autorisés à en posséder une).

Au Vietnam : vous en trouverez un peu partout. Le plus simple étant à Hanoi ou Ho Chi Minh, chez un garagiste ou auprès des autres touristes. Un tour sur internet est un bon point de départ : Thorn Tree forum (Lonelyplanet), Craigslist Vietnam, ou tout autre site de petites annonces. « Buy motorbike OR motorcycle Laos » par exemple sur Google vous aidera à la trouver.

Au Laos : il faut aller dans le nord : Vientiane, Vang Vieng ou Luang Prabang. Beaucoup de touristes achètent leur moto à Hanoi, descendent le Vietnam, passe au Cambodge, remontent le Laos et la vendent une fois arrivés. Prévoir plusieurs jours sur place et être prêt à bouger de ville en ville si une opportunité se fait connaître. J’ai attendu 3 jours à Vientiane, sans résultat dans les 3 villes citées… J’étais prêt à m’envoler pour le Vietnam quand un touriste s’est pointé devant ma guesthouse et a placardé une feuille « FOR SALE » sur sa moto, le modèle que je cherchais. Avec un peu de temps, de persévérance ou de chance, ça se trouve.

Au Cambodge : le plus difficile des trois. Les motos à Phnom Penh sont plutôt rares et à Siem Reap encore plus. En revanche Sihanoukville semble être le bon endroit. J’y ai passé quelques jours et pas mal de motos étaient en vente dans la rue de backpackers (Serenpidity), jusqu’à 2 fois moins cher qu’ailleurs. Plus d’offre que de demande. J’ignore pourquoi.

En Thaïlande : il est interdit de revendre une moto étrangère en Thaïlande, donc vous ne trouverez que des motos thaïs.

Quelle moto acheter ?

Il vous faut un modèle courant, bien connu des garagistes. Les modèles les plus répandus sont le Honda Wave (scooter), Honda Win (moto), Honda Bonus (moto) et Minsk (moto). Je déconseille le dernier. C’est un vieux modèle russe dégueulasse qui crache noir et pétarade. Il faut mixer l’essence et l’huile. Ce n’est prisé que des touristes, les vietnamiens la déteste et les garagistes ne sont pas familiers avec. Tous ces modèles sont entre 100cc et 125cc.

J’ai voyagé en Honda Win, c’est pour moi l’idéal (suffisamment de place pour mettre le sac, un réservoir de 7-8 litres pour aligner 300km, assez confortable). Si vous voulez garder plus de place assise ou avez beaucoup de bagages, demandez à un garagiste de souder 3-4 barres à l’arrière, ça ne lui prendra qu’1/2h et vous coûtera quelques dollars. La Bonus est identique.

Le scooter Honda Wave est le modèle le plus répandu en asie du sud est, mais les locaux ne parcourent pas 200km par jour !

Il existe des modèles un peu plus gros que la Win ou la Bonus si vous souhaitez plus de confort et avez plus de budget. Moins répandus mais tout aussi facilement réparables.

L’achat

Prévoyez 400$ de budget. Chez un garagiste vietnamien, les prix oscillent entre 400 et 500$. Entre touristes, 150-400$. J’ai vu des modèles à 150$ à Sihanoukville en très bon état. Pour ma part j’ai payé 400$ au Laos. Pas le choix, il n’y en avait qu’une. Au Vietnam entre touristes comptez 250-400$.

Essayez la moto avant de l’acheter. Je n’y connais rien en mécanique mais il existe des sites expliquant les points importants à vérifier avant l’achat. Regardez si la fourche n’est pas tordue, s’il n’y a pas une fuite d’huile (ça ne fuit pas forcément à l’arrêt. La mienne fuyait une fois l’huile chaude, après quelques dizaines de kilomètres). Une béquille encrassée et luisante est un bon indicateur. Regardez autour du moteur. Ca peut fuir par les vis également. N’oubliez pas de vérifier le feu avant, l’état des roues, le klaxon, les suspensions… Après c’est selon chacun. J’ai acheté la mienne sans clignotants et n’en ai jamais éprouvé le besoin. En revanche j’étais rassuré après avoir fait réparer mon feu de frein arrière pour parcourir le Vietnam.

Achetez une moto avec sa « carte grise ». Si vous n’avez pas les papiers, vous pouvez être refusés à l’entrée d’un pays et vous taper des amendes sur la route. Au Vietnam c’est un papier bleu plastifié.

La vente

S’il est parfois un peu long de trouver une moto, la revendre se fait en un clin d’oeil. Il arrive souvent qu’un touriste dans une guesthouse vous demande si, à tout hasard, vous ne voudriez pas vendre la votre. Le plus simple est de laisser quelques messages sur des forums quelques semaines avant d’arriver à destination, en indiquant votre date d’arrivée et avec quelques photos de la moto. J’en ai laissé un sur le Thorn Tree forum et sur Craigslist vietnam une semaine avant Saigon. J’avais avant d’arriver 4 acheteurs potentiels au Vietnam et 3 au Cambodge. Le premier que j’ai rencontré à Saigon me l’a prise à 300$ malgré le mauvais état apparent de l’engin. 300$ semble être un bon prix pour la revendre rapidement au Vietnam.

Passer d’un pays à un autre

Le Cambodge et le Laos ne posent aucun problème pour n’importe quel moto. Au Vietnam il faut obligatoirement une moto vietnamienne. En Thaïlande il vous faudra absolument les papiers pour rentrer et il faut bien choisir sa frontière. Vous serez également obligé de ressortir avec cette même moto. Depuis le Laos on m’a refusé l’entrée à Paksé. Vous pouvez rentrer via le « pont de l’amitié » à Vientiane ainsi que via Poipet au Cambodge (cf message de Scott dans les commentaires). Aucune idée pour les autres points de passage.

Vous ne pourrez pas revendre la moto en Thaïlande. En entrant dans le pays, vous vous engagez à payer une grosse amende si vous ressortez sans moto. Et non, le prix de la moto ne couvrira pas les frais !

La police

Les flics sont corrompus un peu partout en asie du sud est (sauf en Thaïlande). Heureusement, ils ne sont pas bien méchants.

Au Laos ils vous arrêteront probablement et vous mettront une amende pour défaut d’assurance (sauf si vous en prenez une évidemment) ou parce que vous n’avez pas le permis laotien. J’ai payé 5€ une fois pour l’assurance. Un ami a été emmené au poste et a payé 30$. Souriez, négociez, demandez à payer sur place et surtout mettez peu d’argent dans votre portefeuille, le reste ailleurs. Je gardais toujours 2 à 3€ dans le portefeuille, 5€ dans une autre poche au cas où ils insistent trop, et le reste ailleurs. Après ça je les ai évité du mieux possible : se cacher de leur champ de vision derrière un camion ou dans un groupe de scooters. Ils se mettent souvent aux carrefours avec des feux. S’ils sont à droite, prenez tout droit, s’ils sont tout droit, prenez à droite.

Au Cambodge les arnaques sont fréquentes à Sihanoukville (et parfois à Phnom Penh, mais je n’ai pas eu de problème). Ils se mettent le long de la route principale, guettent les touristes et vous mettent une amende pour défaut de permis cambodgien. Ils vous diront que votre permis international ne vaut rien. Rien à faire sauf chercher à les éviter. Payez 2$, jamais plus, et demandez un reçu (« Sombot ») pour faire baisser le prix. S’ils vous écrivent un reçu comme ils le doivent, ils ne peuvent pas se garder l’argent. Ils feront tout pour ne pas en faire un. J’ai été arrêté à 2 reprises pour avoir pris un sens interdit. Pas de permis + sens interdit = 4$. Ils me demandaient 10$, j’ai demandé un reçu. Ils ne peuvent pas écrire 10$ sur le reçu vu que ça ne correspond pas au vrai prix. On s’est mis d’accord sur 2$ sans reçu.

Au Vietnam pas de problème avec les policiers. Ils sont bien plus occupés à arrêter les camions pour se mettre de l’argent à gauche. Du moment que vous portez votre casque, ils ne vous arrêteront jamais. Comme j’ai parcouru le Vietnam avec Grégory attaché en vélo derrière moi, sans casque, pas mal de flics tiquaient en nous voyant passer et voulaient arrêter Greg en pensant voir 2 motos. La plupart s’y prennent trop tard ou sont occupés à autre chose. Une fois, un nous a fait signe et nous a sifflé… J’ai continué mon chemin en faisant mine de ne rien voir en pariant sur le fait qu’après avoir vu le vélo de Greg, il lâcherait l’affaire. C’est exactement ce qui est arrivé.

En Thaïlande il existe une « police tourist » apparemment efficace qui vous évitera tout problème.

La conduite

Pas de problème au Laos. Les gens conduisent tranquillement et ne sont pas nombreux, même à Vientiane.

C’est assez similaire au Cambodge, à l’exception de leurs dépassements. Il est courant d’avoir un véhicule arrivant droit sur vous, sur votre voie, en train d’en doubler un autre. Il vous klaxonnera et vous fera un appel de phares. Il faut vous pousser, rien à faire, ça marche comme ça. Heureusement il y a toujours une bordure de route plate. Elle est souvent en terre, décélérez pour ne pas glisser.

Le Vietnam est beaucoup moins agréable. Dans les grandes villes c’est une nuée de scooters parcourant les rues comme des cinglés. Ils s’engagent sur la route n’importe comment, vous doublent puis ralentissent devant vous… Bref, c’est dangereux. Roulez prudemment et doucement. Beaucoup roulent lentement d’ailleurs, ce n’est pas un hasard. La route le long de la côte est très fréquentée, c’est plus intéressant (à part vers Hué – Danang qui offre de beaux paysages) de prendre celle qui passe à l’intérieur du pays qui est carrément vide par endroit.

L’entretien, les pannes, les garages

Vous aurez sans doute des pannes mais vous trouverez des garages de partout pour pas cher. Pour réparer un pneu à plat, comptez 1€, changer le frein arrière : 2€ au Laos. Changer l’huile et huiler la chaîne : 3€ au Vietnam. Faire une nouvelle clé à partir de rien au Cambodge : 2$. Et ainsi de suite. Rares sont les réparations à plus de 5€. Ma moto était en mauvais état il y a 6 mois. J’ai dépensé environ 150€ de réparations (très mauvais état !), dont une révision du moteur à 60€.

N’hésitez pas à abuser des garages, même pour des détails. Il arrive que l’embrayage se dérègle. Ca se règle en 2 tours de tournevis, ils ne vous feront probablement rien payer.

Un peu d’entretien régulier vous préservera de pannes potentielles.

  • Contrôler le niveau d’huile
  • Huiler la chaîne tous les 2 jours ou tous les 500 km
  • Vérifier la tension de la chaîne. La retendre prend 1 minute à un garagiste.
  • Vérifier les vis et écrous autour du moteur et des roues. Si un vient à manquer, vous aurez surement un problème plus tard ! L’achat de quelques clés adéquates sont bien pratiques pour les revisser si besoin.

Bonne route.

Honda Win