Deux ans

À force de nous réclamer des articles à cor et à cri, nous nous exécutons. Greg m’ayant aimablement rappelé qu’il s’était entiché des dix derniers articles (chiffre tout à fait surestimé), je me devais d’en pondre un pour nos deux ans de voyage que nous avons fêté le 26 mai 2013. Techniquement, on a trop fait la fête le 25 pour réellement fêter quoi que ce soit le 26, mais on y a pensé très fort. Après 2 mois passés à Port Hedland, Greg revient sur Perth passer ses permis de Bobcat et de pelle. En septembre nous avions rencontré Migre, un ami de Charly (notre cousin) au Litchfield National Park lorsque nous étions allés lui faire coucou en passant. Le 25 décembre Migre met le cap sur Perth. Greg va le chercher à l’aéroport et le ramène à la soirée de noël du backpack où ce dernier fera timidement connaissance avec la bande du City ‘n Surf, tel un petit oiseau tombé du nid. Depuis c’est l’amour fou, nous ne nous quitterons plus. Après un réveillon passés dans le sud avec toute la troupe (la voiture de Greg rendra l’âme sur le chemin du retour), les « tickets » en poche (les permis pour conduire des engins de chantier), nous mettons le cap sur Port Hedland.

Migre

Migre et sa glace à l’eau

Arrivés au beau milieu d’un été caniculaire (un été normal à Port Hedland), 40°C, 90% d’humidité, nous faisons connaissance avec les agences d’intérim en espérant en ressortir avec un job. En temps normal, 1 ou 2 jours suffisent pour trouver un travail, 1 semaine grand maximum. Mais nous sommes arrivés en temps pas normal du tout. Toutes les agences nous répondent le sempiternel discours « It’s pretty quiet at the moment » (« c’est plutôt calme en ce moment »). Un jour, deux jours, une semaine, un mois ! Le même speech tous les jours et les mêmes journées à faire le tour des agences puis attendre à la plage. Oui oui je sais, « attendre à la plage » ne semble pas si terrible que ça. Allez donc passer 8 heures sur la même plage pendant un mois pour voir. Le coin n’est pas spécialement réputé pour ses activités récréatives. La nuit la température ne semble pas vaciller et nous perlons de sueur sur nos matelas gonflables en essayant de dormir.

Greg et Migre (version cheveux courts)

Greg et Migre (version cheveux courts)

Dans le même laps de temps nous avons trouvé un camp de caravanes chez un vieil australien, Cliff, qui veut bien nous laisser planter notre tente et utiliser les sanitaires, aucune caravane n’étant libre pour l’instant. Tout se passe bien et améliore grandement nos conditions de vie, à part quelques cul terreux d’australiens racistes qui passent, tout bourrés, en nous insultant de noms d’oiseaux. On ne veut pas faire de vague et ne surtout pas se faire virer du camp. Nous laissons courir. Après un mois Greg trouvera un travail pour quelques jours, Migre après 5 semaines et moi 6. Entre temps un cyclone passe par là, Cliff nous installe temporairement dans un bungalow ce qui signera la fin des nuits sous la tente. Une meilleur solution que le container rouillé que nous avions commencé à nettoyer. Nous profitons un peu plus longtemps du bungalow puis dès que nos premiers salaires tombent nous achetons une caravane à trois pour 6000$. La climatisation nous change la vie et annonce notre nouveau départ : engranger les tunes ! Container aménagé pour le cyclone Depuis les semaines défilent très vite car le boulot nous occupe tout le temps. Je travaille 10h30 par jours et ai 2 dimanches de congé par mois. Levé 5h, le boulot commence à 6h30 avec 15 minutes de conneries sur la sécurité au travail. Puis c’est une journée classique d’ouvrier à faire un peu de tout : compactage, laser, pelle, pose de tuyaux, rateau, etc. Quand c’est la fête je conduis même quelques engins. De retour à la maison/caravane la soirée passe vite étant donné qu’à 22h max tout le monde fait dodo. Laser Maintenant la question qui vous turlupine c’est « Qu’est-ce qu’il y a après ? Quand est-ce que vous rentrez ? ». Même si on change d’opinion assez régulièrement, nous sommes surs de rester au moins une deuxième année en Australie, et peut être plus si nous pouvons décrocher une résidence permanente. De mon côté je ne sais pas encore si je passe ma seconde année à Port Hedland ou si je redescends sur Perth pour travailler dans ma branche. La construction paie bien mais je m’ennuie pas mal à creuser des trous. Quant au voyage, il est repoussé, même si on y pense tout le temps. Notre caravane