C’est la X’ian Lee

Tchou, tchou! Oui toujours pas de vélo, nous prendrons un train de nuit en « soft seat » pour rallier les 1200kms depuis Pékin. Par « soft seat », comprenez que nous avons un siège garanti même si le train est surchargé, contrairement aux « hard seat ». Il existe également des hard et soft sleeper, que nous n’arrivons jamais à acheter…
Bref, 13h de train sur un fauteuil mal étudié, parmi des chinois qui braillent et crachent par terre (dans le train oui oui, qu’est-ce que vous croyez?!) et au son du personnel qui essayent de vendre des ceintures (j’ai proposé 100yuan pour sa chemise mais il n’a finalement pas osé…) et des boissons, c’est assez éprouvant mais une belle expérience pour qui veut voyager « à la chinoise ».

Partons donc pour X’ian (capitale sous plusieurs dynasties) dont la ville ne vous émerveillera pas outre mesure mais qui comporte quelques pépites à découvrir telle sa Muslim street où les vendeurs des petites rues très animées proposent brochettes, desserts savoureux, mini kebabs, et un maximum d’épices que l’on déguste en traversant la petite rue aux allures de souk d’Afrique du nord. Rien de bien authentique dans les étales de souvenirs mais les vendeurs ne sont pas agressifs et la flânerie en est d’autant plus agréable. Nous apprendrons plus tard qu’il est interdit de boire une bière dans ces rues et nous n’avons heureusement pas succombé aux sirènes ce soir là.

L’autre intérêt majeur de faire étape à X’ian est qu’elle est le point de départ pour rendre visite à une nouvelle construction d’empereur givré : la Terra Cotta Army. « L’armée en terre cuite » pour ceux qui n’auraient pas leur bac+5 latin & grec ancien.
Cette armée est un ensemble de 8000 soldats en terre ou argile cuite trouvés dans des fosses autour du tombeau de l’empereur Qin (IIIè siècle avant JC).Pour se rendre sur place, prenez le bus qui part de la gare et qui vous emmène sur place (terminus) pour 7 yuans et environ une heure de trajet.

Dans les salles d’exposition, ne vous attendez pas à voir les 8000 soldats que comprend le mausolée et vous promener entre eux. D’une part parce qu’il faut s’appeler Clinton ou Chichi pour avoir accès à la fosse et d’autre part car seuls 2000 soldats ont été découverts aujourd’hui. Mais le nombre que l’on peut observer est déjà impressionnant et le sens du détail avec lequel ont été fait ces soldats est proprement hallucinant. Les visages sont quasiment tous différents, les armures et les semelles dessinées avec précision et toutes les statues étaient peintes à l’origine. On y trouve également des chevaux, des hommes de lettres, etc. On imagine mal le travail titanesque que peut représenter un tel projet, un peu à l’image de la grande muraille, dans une moindre mesure évidemment.

Pour la petite histoire, on se s’étonnera pas que l’empereur à l’origine de cette réalisation cliniquement malsaine est aussi le « père » de la muraille de Chine…