Deux Singes en Hiver – le livre !

26 mai 2011 – 13 février 2016, deux dates qui marquent les bornes de départ et d’arrivée d’un tour du monde qui changera à jamais notre vie. En quittant Saint-Étienne-sur-chalaronne en direction des Balkans et de l’Asie, nous ne savons ni combien de temps nous partons, ni ce que nous allons trouver en chemin. Tout juste avons-nous une vague idée de direction jusqu’en Australie et une volonté de suivre les saisons. Le vélo n’est pas notre truc. Le camping non plus. Le stop est un domaine quasi-inexploré et seul un anglais scolaire fait partie de notre répertoire linguistique. Mais nous partons, la soif de découvertes chevillée au corps et les jambes prêtes à souffrir.

deux singes en hiver

Les premiers coups de pédale hésitants, les défis des premiers mois se limitent à la découverte d’un mode de vie inhabituel et de cultures inconnues qui bouleversent nos petits usages d’Occidentaux sédentaires. L’accueil des Slaves, les immensités mongoles, les chinoiseries, la pauvreté, les folles nuits d’Asie, les soirées sous la tente, ou encore la bienveillance des clans papous rythment une première partie de voyage qui n’en finit pas de nous chambouler.

Arrivés en Australie après 14 mois intenses, nous redescendons sur terre le temps de renflouer les caisses. D’abord partis pour rester un an, nous prenons goût aux travaux publics et au dollar australien, et décidons de vivre une année supplémentaire dans un désert bouillant et hostile, jusqu’à créer une entreprise chez les rednecks. Mais le manque de voyages finit par nous tenailler et le départ devient rapidement inéluctable.

Le cuir endurci par cette expérience, nous filons alors vers la Nouvelle-Zélande en plein hiver, puis vers les Amériques. De San Francisco à Bogotá, se dressent Las Vegas, le Grand Canyon, les plages du Pacifique, les tarentules, les bandits du Guatemala, les vautours, la jungle, les paresseux, mais aussi l’amour, qui finit par nous séparer au Costa Rica. Tandis que l’un s’envole pour l’Europe avec sa compagne, l’autre traverse l’Afrique chaleureuse, le très conservateur Moyen-Orient, avant de se retrouver tous les deux sous la neige des montagnes d’Asie centrale. Le retour via la Sibérie et l’Europe de l’Est en plein hiver n’est alors plus qu’une formalité pour des voyageurs désormais aguerris aux joutes du vélo, et riches d’une expérience de cinq ans autour du globe.

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Aujourd’hui réinstallés en France avec une toute nouvelle vision du monde qui nous entoure, nous avons souhaité partager cette expérience inoubliable avec vous. Après plusieurs mois d’écriture et de relecture, nous sortons un livre relatant notre voyage, nos rencontres, nos aventures, enrichi de cartes et de photos pour vous immerger dans le récit. Nous vous laissons découvrir sur le lien ci-dessous les autres bonus prévus dans et autour du livre que vous pouvez acquérir pour 15€ du 31 janvier au 3 mars sur le site de Crowdfunding Ulule.

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https://fr.ulule.com/deux-singes-en-hiver

À très bientôt au cœur de notre voyage !




Le retour, ou la hantise du voyageur

La tête dans les étoiles

Le retour de voyage, ce moment tant redouté par les backpackers de plus en plus nombreux à travers le monde. Combien de voyageurs rentrent la mélancolie plein les tripes avec pour seule ambition de se casser le plus rapidement possible? Depuis bientôt deux ans que nous sommes rentrés de notre tour du monde, beaucoup nous demandent si nous n’avons pas le mal du voyage, l’envie de repartir faire un petit tour dans quelques contrées encore non explorées. Et la réponse en surprend plus d’un : « Pas vraiment, non. »

En 5 ans de voyage, nous avons eu le temps de cogiter de longues heures sur notre avenir, sur un éventuel retour, ou alors s’installer définitivement dans un pays. Au bout de quelques mois, les mirages asiatiques, Bangkok en tête, nous tendaient les bras. En 2013, nous étions à deux doigts de demander un visa permanent australien avant de découvrir une mentalité qui ne nous convenait pas. Un an plus tard, le rêve américain nous faisait chavirer. Et finalement, nous sommes rentrés en France, plutôt très contents de retrouver nos racines.

C’est en 2015 que l’idée de revenir définitivement s’est installée. Finalement, la France n’était pas si mal comparée à la moyenne. Et si l’herbe est parfois plus verte ailleurs, la pelouse française mérite encore qu’on s’y allonge. Redoutant ce retour après tant d’années d’indépendance et d’exotisme, je savais que je ne devais surtout rien regretter. Déjà, la soif de découvertes avait disparu et je commençais à ressentir une certaine lassitude à changer d’endroit en permanence, à ne jamais rien pouvoir construire sentimentalement et financièrement.

Il restait simplement à vivre les derniers mois d’aventures pleinement, et cela signifiait de me lancer un défi physique permanent jusqu’à l’arrivée, pour finir lessivé et être sûr de ne pas avoir pu faire plus. Parce que les regrets viennent de là : penser qu’on a raté quelque chose. Après la traversée du désert dans la péninsule arabique, mon retour depuis la Russie en hiver s’est déroulé dans des conditions chaotiques entre la neige, la pluie, la grêle, le brouillard et le vent de face. Plus les conditions empiraient, plus je devais forcer pour boucler ce périple, et plus je pensais que cela faciliterait mon adaptation après le retour. Je finissais au mental et dans de merveilleuses souffrances un voyage de 5 ans pourtant plus souvent placé sous le signe de la balade que du marathon. Mais à l’arrivée, je sais que j’avais poussé mon corps dans ses derniers retranchements et que je ne pouvais faire plus.

… et les pieds sur le carrelage

Alors aujourd’hui, quand je me tourne vers ces cinq années, je vois un voyage abouti qui a su trouver sa fin, et une expérience sur laquelle s’appuyer pour avancer. Le voyage a été une étape, un moyen de s’épanouir et de se lancer dans une nouvelle épreuve. Cette épreuve se nomme Donga, un négoce de matériaux en ligne spécialisé dans le carrelage pas cher. Fini les écritures de livre, les conférences et les récits de voyage, notre réalité est désormais du domaine de la céramique, parce que c’est désormais cette aventure qui nous excite.

Même si, dans un coin de nos têtes, l’échappée n’est jamais plus très loin.




Avis de recherche : 2 paires de jambes

Arrivés sains et saufs – stop – État critique – stop –

Zéro entraînement, 5 heures de sommeil à cause, notamment, de sombres déclarations d’impôts et un paquetage ficelé 5 minutes avant le départ. Des conditions i-dé-ales pour attaquer la première étape de 107km jusqu’à Saint André-le-Gaz, fief de nos hôtes : Laetitia, Nico et Capucine.

Notre hôte, manifestement heureuse de nous voir arriver

 

Premier constat, 50km + 50km ne font pas 100km. A la louche… 150-200. Bref, une horreur. Pour bien se rendre compte de la chose, jettons un oeil au barda :

Un vélo + sa housse + les accessoires = 17kg environ

Le sac = 17kg environ

L’eau = 6L, 6kg

40kg à traîner.

Après ces mathématiques avancées que seuls les plus érudits comprendront, faisons un bilan de la course : un début ensoleillé et enthousiaste, un soleil cuisant décourageant et une fin déprimante sous la pluie et l’orage en fin de journée. Positivons, on a pu tester le matos de pluie.

Quelques précisions venant tout droit de la NASA : 107.3km au total parcourus en 5h29 pour 19.56km/h de moyenne. Avis aux cyclistes amateurs.

Au passage j’ai ajouté un bouton « Photos » dans le menu pour regarder l’ensemble de nos futures photos.

Notre Destination Finale !




La veille du grand départ

Il fut long à venir et pourtant bien trop rapide. Ce futur départ arrive comme un boulet de canon dans notre formidable organisation. On repense maintenant à tous les encouragements entendus jusqu’alors « Tu fais du vélo » « non » « HEIN ? Mais t’es trop con ! » ou même la famille qui nous connait trop bien dont certains membres voulaient prendre les paris sur la distance que parcourra Alex avant de rentrer !

Inutile de céder à la panique… nous n’avons pas à faire 150km par jour pour arriver à temps en Russie et notre sac ne repose pas sur 2 bambous à l’arrière de notre vélo.

Ah si. Merde.

Oh et puis allez. On va pas commencer à stresser.