L’Italie en 15 minutes

Via del amore - Cinque Terre

Vive la

15 minutes, c’est le temps restant de connexion au cyber café. On va être efficaces.

On commence par le début, la belle descente à vélo jusqu’à Turin de 100km qui a quand même quelques chouettes montées. Un premier camping au milieu des crottes de chèvre de Susa assez réussi pour un coup d’essai. Et puis pas mal de vélo et de stop pour faire une grande boucle jusqu’en Toscane. Au programme : Turin, Piacenzia, Florence, La Spezia, Cinque Terre, Bologne, Ferrara, Padova et enfin Venise. A part Turin, disons qu’elles valent presque toutes le détour.

Passé le tourisme, la survie. Comment s’adapter à la vie un peu précaire, au fond des bois, les chaussettes qui puent et tout le tsointsoin. Faut avouer que les premiers jours sont un peu durs, on regretterait presque notre petit confort d’avant, surtout après avoir été bichonnés un mois chez les parents. Mais l’ivresse du voyage compense largement les aisselles dégueulasses et on a le chic pour trouver de chouettes coins pour la nuit : un parc toutes options vers Florence, un colline avec vue sur la mer à La Spezia, une maison abandonnée vers Modena…

La Spezia - Premier feu réussi

Question déplacements, nous avons deux options : les pédales ou le pouce. Il n’y parait pas mais le pouce est parfois tout aussi fatiguant que 50 bornes dans les mollets. Attendre trois plombes au soleil au péage de Modena Sud qu’un brave type nous prenne pour finalement nous larguer au milieu de l’autoroute avant Bologne fait vite regretter les kilomètres qu’on voulait éviter. Dédicace à la police qui nous a escorté jusqu’à la prochaine sortie d’autoroute.

 

Florence

Parc à campi bisenzio

Globalement il faut bien le dire, les italiens ne sont pas très enclins à récupérer deux galériens au péage surtout quand ils lèvent le pouce devant le traditionnel panneau « NO AUTOSTOP ». Une bonne surprise quand même, les femmes ont du poil aux pattes et s’arrêtent tout autant que les hommes. Nous tenons à signaler aux réticents qu’il est possible de tenir à 2 personne sur la banquette arrière d’une citadine avec 2 vélos sur les genoux. Easy.

NO AUTOSTOP

Le vélo, sport assez simple à la base prend une autre dimension en Italie quand les locaux s’ingénient à compliquer la vie des usagers de la route, à intervertir des panneaux, indiquer des distances fantaisistes et faire disparaître des directions qu’on suivait assidument. Ce genre de coutume nous a amené à faire un petit tour sur le périph de Florence, klaxonnés par les camions, dépassés par des voitures à 30cm de nos sacs et à jouer nos vies sur une bande de liberté de 40cm. Un autre petit exemple : tentez de suivre la direction de La Spezia depuis Massa. Le premier panneau indique 28km, le second 28,5km et le suivant, 30km alors que vous venez de vous prendre 1/2 heure de vélo dans les guiboles. Encourageant.

Cinque Terre - Via del amore (interdit aux vélos)

Là on est parti pour visiter Venise avec de l’eau partout, comme d’habitude, mais surtout au dessus.

Occupation nocturne

Occupation nocturne




La boucle

Les plus attentifs d’entre vous auront noté la boucle dans notre parcours. Vous vous demandez quel est l’intérêt de faire des bornes en plus quand on a 45 jours pour faire Lyon-Moscou en vélo et en stop. On ne s’est pas vraiment posé la question, ça fait parti des aléas du stop.

Greg voulait absolument passer par Florence, au sud donc, et avait aussi entendu parler de Cinque Terre situé sur la côté ouest de l’Italie. Nous devions donc décider à Parme de la direction à prendre : soit on pique au sud direct pour voir Cinque Terre soit on écoute la voie de la raison et on ne se permet qu’un détour par Florence. En route pour Parme, il s’avère que notre conductrice passe à Parme puis file à Florence. Bingo, allêchés par le gain de temps, nous l’accompagnons.

Florence - Firenze

Florence - Firenze

Le stop ayant bien marché jusqu’alors, on se dit qu’un petit détour par Cinque Terre ne serait finalement peut être pas abusé. Avec violence nous nous interdisons Pise, sur notre chemin. Nous irons sur Google images voir des photos de la tour, ça revient au même…. si si.

Cinque Terre

Cinque Terre

Cinque Terre est une série de 5 villages perchés à flanc de montagne constitués de maisons colorées et d’offices de tourisme. La « Via del amore », une route longeant la falaise permet de tous les visiter. Ca valait le détour (si on oublie les touristes grouillant de partout) malgré l’effort physique surhumain que nous aura demandé cette partie du parcours.

Pour commencer il a fallu s’y rendre à vélo, grimper la montagne des heures puis redescendre en quelques minutes jusqu’au premier village. Ici nous apprendrons que la Via del amore est uniquement piétonne, interdit de prendre le vélo même en le poussant. Bon, on ne s’est pas tapé une côté de malade mental pour laisser nos vélos attachés au premier poteau venu. Fort heureusement, nos montures se plient, ce que nous ne manquons pas de faire pour passer le premier check point. 50m plus loin, exténués de s’être charié 40kg de bagage (sac + vélo + eau), tournevis en main, nous remontons fièrement et illégalement nos vélos. La suite est plus compliquée et nous rentrerons à notre point de départ en train pour épargner nos lombaires.

C’est à partir de La Spetzia (à côté de Cinque Terre) que le stop en Italie s’est transformé en cauchemar, en heures d’attente à griller sur le bitume, statiques. La boucle se boucle à Bologne et illustre bien notre parcours jusqu’à Moscou : improvisation.