Plateau des Bolovens

Malgré l’échec désormais digéré du tuk-tuk, nous décidons de ne pas changer nos plans et nous nous rejoignons donc à Savannakhet pour une petite virée à deux dans la région des Bolovens. Notre affolante énergie du dernier passage au Laos ne nous avait pas permis de visiter ce coin, il fallait réparer la chose.
Nous disposons alors de deux options : louer une moto pour Greg ou trouver un moyen de faire avancer le vélo à une vitesse proche de la moto. L’option location s’effrite rapidement : 70 000Kips la journée pour un scooter et pas d’assurance. Nous ne parlons pas d’assurance perso mais de garantie en cas de casse matériel car ici c’est le locataire qui paie le nouveau moteur s’il tombe en rade au bout de deux kilomètres.
Bref, nous tentons autre chose. Tenir la moto à bout de bras, c’est carrément casse gueule, une corde serait trop brusque dans les accélérations (et vlà le bordel si on s’écarte!), le tendeur sera donc la solution. Un essai concluant, un achat de tendeur assez long et nous partons de Savannakhet sur les routes à 50-60km/h provoquant généralement l’hilarité de ceux que nous croisons. Le plus marrant restant la tête des camionneurs qui, doublés par une moto, suivent le câble des yeux jusqu’à apercevoir le vélo qui les dépasse.

Nous ne tardons pas à nous engager sur des pistes parsemées de villages perdus, gamins pieds nus à défaut d’être carrément culs nus. Notre premier soir sera l’occasion de renouer avec un mode de vie que nous avions plus ou moins laissé de côté depuis fort longtemps : le camping. Il suffisait de tomber dans un bled paumé sans un resto ouvert après 17h, un temple abandonné et une ribambelle de gosses pour nous accompagner.

La pluie s’invite au rendez-vous le lendemain avec des résultats tout à fait conformes à ce genre de situations : de la boue plein la mouille. L’avantage, c’est que les pistes sont assez bonnes pour le moment, mis à part quelques passages délicats, mais rien d’insurmontables : il suffit qu’Alex ralentisse un poil pour que j’arrive à maintenir le vélo sur les rails.

Après un bref retour forcé sur la route principal, nous repiquons au sud en direction de Saravan depuis Muang Phin. Des pistes impeccables sur lesquelles on s’éclate vraiment de notre nouveau mode de transport. Arrivés au village de Tat Hai, l’agitation autour de deux farangs perdus retombée, on nous indique une petite terrasse couverte pour y passer la nuit avant de nous amener deux paillasses et deux oreillers. Nous passons le reste de la soirée en compagnie d’expatriés Viet-Namiens qui nous offrent un très bon repas (riz, soupe au poisson, viande braisée et bières évidemment) malgré une communication des plus délicates. Nous sommes réveillés le lendemain matin à 6h30 par ces mêmes Viets qui nous offrent cette fois le petit déjeuner (tripes, restes de poisson, riz). Ça réveille!

8h30, nous dédommageons nos hôtes et embarquons pour 30 000Kips pour traverser la rivière. La suite du parcours devient plus compliquée. La piste unique et praticable se transforme en une multitudes de chemins sablonneux casse-gueule comme pas deux. Et bien entendu, pas un local à l’horizon dans les rares maisons. Laissons-nous guider par le soleil, nous finirons bien par trouver un humain.

Les quelques laotiens en train de glander sur les routes nous indiquent alors tous que nous sommes sur la bonne piste, c’est déjà ça. Il semble que nous ayons quand même eu un peu de chance à certains moments. Lorsque nous demandons notre route à un groupe de procrastineurs professionnels, ceux-ci nous l’indiquent du bras puis finissent par enfourcher leur scooter, nous doubler et nous montrer la suite du parcours sur la droite, à moitié cachée dans un buisson. Eh ben, heureusement qu’ils étaient là.

Le sable ne disparait pas, nous ralentissant considérablement et la piste est de plus en plus accidentée. Je dois constamment descendre de vélo dans les pentes boueuses lors des passages de rivières et nos deux véhicules ramassent beaucoup de chocs assez durs. Le tendeur lâchera par 3 ou 4 fois dans la journée, mon câble de compteur de vélo se sectionne par magie et on finit par se taper des pistes caillouteuses insupportables. Bref, quand y a pas de trait sur la carte, il y a une raison! Enfin, on aura vu des petits coins du Laos que peu ont goûté avant nous, provoquant toujours les rires et les nombreux Sabaidee! sur notre passage.

Nous arrivons à Saravan (ville sans intérêt) après une journée de près de 10h sur nos engins. une chose est sure : le tuk-tuk ne serait jamais passé par là et le scooter aurait ramassé.
Depuis Saravan, nous nous rendons à Tat Lo, chutes d’eau très sympa, pas trop touristiques, gratuites (c’est à souligner) où nous passons quelques jours.

Départ ensuite pour Attapeu, ville recommandée par un franco-laotien dans un bus et que nous ne recommanderons pas à notre tour. Eh oui, les villes de cette région n’ont strictement aucun intérêt. Nous quittons donc pour nous rendre aux prochaines chutes d’eau sur la route de Paksong/Paksé. nous nous retrouvons rapidement sur une piste/route en construction avec 10cm de poussière, du sable plein les yeux à chaque passage de camion et une chaîne de moto détendue qui saute tous les cent mètres sans rien pour réparer.

Les camions refusant de nous remorquer jusqu’au prochain garage, nous devons improviser avec les moyens du bord : du fil de fer, une clef, c’est reparti.

Nous comprenons que nous sommes vraiment dans les profondeurs du Laos quand nous croisons une femme, seins nus, portant son enfant sur le dos. Nous dormons le soir dans une guest house perdue dans les montagnes où nous comptions passer plusieurs jours à visiter les alentours. Malheureusement le propriétaire, trop Laotien pour aller faire les courses depuis 4 jours (c’est lui qui le dit) ne décide de nous servir que des nouilles instantanées et du riz blanc, et le farceur y met le prix en plus. Bref, nous brisons là dès le lendemain matin et atterrissons finalement aux chutes de Tat Gneuang où les photos vaudront mieux qu’une explication (en surtout il est tard et c’est bourré de moustiques autour de moi, ce qui explique le style robotique de l’article tapé à la va-vite).




Acheter un tuk-tuk au Laos – done x2

Suite de mes aventures tuk-tukesques.
Je me retrouve à 4h du matin à Luang Prabang, ville que je connais déjà assez bien pour y avoir passé une semaine il y a trois mois de ça. J’ai donc mes repères : mon auberge, les chauffeurs de tuk-tuk, les temples, les plages, le marché (j’ai enfin résolu le mystère du Pussy Market où j’avais perdu mon passeport, c’est en fait le Phousy Market!).
Je profite de l’heure pour monter en haut de la colline avant que les gardiens ne soient réveillés (donc gratuitement), m’amuser un peu avec les spots et attendre le lever du soleil.

ombre

En bas, je tombe par hasard sur la longue file de moines venant mendier leur nourriture comme chaque matin. Il y a plus de touristes que de moines… je file et retourne au Spicy (l’auberge) où le gardien est cette fois réveillé et a démonté sa tente à l’entrée.

J’entame mes recherches sans plus tarder en demandant l’aide des locaux de l’auberge. Ils vont se renseigner. Pendant ce temps je pars toute la journée démarcher les chauffeurs et je demande qu’on m’écrive au passage un papier en laotien indiquant que je souhaitais acheter un tuk-tuk. Parce que pour leur faire comprendre que je voulais acheter leur tuk-tuk… merci l’angoisse! Pour le reste des négociations j’ai désormais définitivement appris à compter dans la langue du pays pour m’en sortir.
Je n’oublie quand même pas de passer du bon temps à regarder les parties de pétanque endiablées ou me promener le long du Mékong.

Remarquez qu'il est marqué "boules" sur les sacoches

Une spéciale pour notre sponsor Vélo-papillon

Deux jours plus tard, on m’en fait essayer deux au Spicy. Pas trop dégueulasses mais les mecs changent constamment d’avis pendant les négociations, notamment sur le fait que ce soit eux qui emmènent le tuk-tuk jusqu’à la prochaine ville et d’autres petits détail et les gars du Spicy me poussent clairement à acheter, je trouve ça louche donc j’annule tout.
Vu leur comportement avant, pendant et après, ils devaient clairement être intéressés à la vente…

Je décide de partir le lendemain après avoir essayé un dernier engin le matin. Il fonctionne bien, a l’avantage d’être vierge de toute trace de Che Guevara sur le pare-brise mais je doute encore de sa capacité en montagne. Je demande à réfléchir quelques heures, je regarde le profil altimétrique du parcours et… non pas possible il ne montera jamais les pentes à 20-25% et le trajet en bus renforcera ma conviction.

Je pars donc dans la foulée pour Vientiane accompagné d’un couple français. Une fois encore nous aurons un peu de mal à supporter que les locaux se raclent la gorge des heures durant pour se forcer à vomir alors qu’ils insistent au départ du bus pour prendre nos places au fond du bus. Z’êtes pas un poil couillons vous des fois?
À Vientiane aussi je ne perdrai pas de temps et je commence à arpenter les rues dès 5h du matin, profitant au passage de scènes authentiques de moines mendiant leur nourriture devant les maisons, sans touriste, et récitant un petit cantique devant chaque porte. Rapidement je tombe sur un tuk-tuk avec contrôle technique (bon, un CT laotien…) de janvier 2012, qui marche du feu de Dieu et on me le propose rapidement à 800$. Ça fait une somme quand même et je propose 600$ qu’ils refusent. On en reste là et je vais m’installer sur une petite terrasse isolée au bord du Mékong avec deux Beer Lao bien fraîches pour réfléchir.

Bon, pour 700$ je le prends. Je retourne sur place en fin d’après mais le prix était repassé à 1000$… laissons tomber pour le moment. Les chauffeurs m’interpellent le soir pour m’indiquer que le prix revenait à 800$… je propose 650$ et leur donne rendez-vous le lendemain, date ultime d’achat.

Lendemain, personne sur place… Je poursuis mes recherches ailleurs et après en avoir essayé un pas mal je l’achète pour un peu moins de 500$. Il fallait bien que je me lance à un moment donné, donc maintenant ça passe ou ça casse. C’est dans mon budget, je pars ce soir. En roulant de nuit j’éviterai la police sur les routes, la circulation, la chaleur.
Allez, admirons un peu ma formule 1 encore enveloppée de toute sa grâce de nouvel investissement prometteur :

Avec le hamac en option Deluxe à l’arrière…

Au moment de partir, premier couac : pneu crevé. Voilà déjà 60 000kips envolés et une heure et demie de perdu pour changer la chambre à air. Mais enfin à 23h, je pars.

La seule photo de moi sur la bête!

Je roule tranquille, 20-25km/h environ, ce qui me fait penser que le vélo n’est pas moins rapide pour le moment. Je prends de l’essence, je redémarre sans problème puis m’arrête après 30km environ, en pensant que ça ne ferait pas de mal. Le tuk-tuk n’ayant pas de frein à main descend tout doucement dans un creux de l’accotement et ne redémarre plus… Il est 1h du matin et je passe alors une demi-heure avec un gamin de 10 ans à retirer le tuk-tuk sur la route, on est en nages! Ça ne redémarre toujours pas, je commence alors à m’allonger dans le hamac du tuk-tuk avant que d’autres locaux ne m’invitent à dormir sur une balancelle en bois où un coussin m’attendait.

Admirons maintenant un tas de férail en rade sur le bord de la route :

La nuit fut bien meilleure que ce à quoi je m’attendais et je me réveille à 7h entouré de locaux… Le tuk-tuk ne fonctionne toujours pas mais un Laotien réussit finalement à le mettre en route par l’opération du Saint Esprit et je reprends la route de jour cette fois, décidé à combler mon retard. Je m’arrête à nouveau remettre un peu de jus. Tant que je croise des stations mieux vaut en profiter. Mais pof, il ne veut pas démarrer. On m’indique un garage 300 mètres plus loin et je pousse le tuk-tuk pour l’atteindre. Ils me changent la bougie, je leur fais remettre de l’huile, 50 000kips. Ça remarche, je repars, 10km, et j’entends comme un bruit de chaîne qui frotte dans le moteur. Je m’arrête, je ne vois rien d’anormal mais en même temps pour ce que je connais en mécanique… bref, je veux redémarrer et *#@%^& il ne veut toujours pas redémarrer. Je le laisse se reposer une heure mais rien n’y fait. Je me résous à le pousser dans un chemin de terre pour atteindre un restaurant. La mère parle un peu français et on m’invite à boire un coup et me reposer pendant que le cousin va réparer. Il veut changer la bougie.

-Non je viens de la changer c’est tout neuf.
-Si si c’est la bougie tu vas voir.
-Non c’est neuf je vous dis!

Bref, j’ai été bon pour racheter une bougie pour qu’ils constatent que ce n’était pas ça… On réussira à démarrer le tuk-tuk en le poussant et je me rends au prochain garage accompagné du fils pour la traduction et la poussée du tuk-tuk. Mais après plusieurs garages et avis, il me faut retourner à Vientiane pour réparer. Chouette. Je reprends la direction du restaurant pour déposer le fils mais cette fois mon tuk-tuk s’arrête, comme s’il n’avait plus d’essence (y a bien tout ce qu’il faut pourtant…). pfffiiiiuuuu! ras-le-bol! Je finis par me faire tracter par une mobylette appelée en renfort. Voyez plutôt :

Retour au restaurant où tout le monde appelle dans tous les sens à propos du tuk-tuk, on me fait attendre mais je ne comprends pas bien ce qu’il se passe. On me propose de dormir sur place mais il faut bien que je rentre à Vientiane dans tous les cas. Je leur demande si quelqu’un que je payerai peut me tirer jusqu’à Vientiane. On me paye à manger, ils font venir un dépanneur, un camion benne 3,5t et commencent à me dire qu’on va mettre le tuk-tuk dedans. Hein?! Z’avez même pas de rampe bande de neuneus! Pas grave on va mettre le benne à cul d’un talus et pousser comme des barges le tuk-tuk sur le talus puis le charger dedans.

-Ouais c’est bien beau mais à Vientiane on le décharge comment?
-No problem
-Ah… ben voyons ça…

Et me voilà de retour pour 400 000 kips dans un bel attelage qui mettra 1h30 pour faire 40km à cause des détours qu’ils prendront. Pour le décharger, j’ai eu peur un instant qu’ils ne décident de pencher la benne, il sont capables de tout ces zoos là. Non finalement. Mais il a fallu le décharger à la main… des malades les gars. On a failli se faire broyer les doigts, renverser l’engin, enfin la totale. Il est presque 18h, je retourne illico voir un chauffeur avec qui j’avais traité et lui explique qu’il pourra bien réparer tout ce qu’il veut, je veux revendre le tuk-tuk. On me propose 150 puis 200$, je réponds que pour ce prix là je préfère le brûler au milieu de la rue et que ce ne sera pas à mon nom qu’ils ne connaissent pas. Ils restent intransigeants, je finis par me dire que je n’aurais pas plus. Je retourne les voir pour dire OK en pensant garder les papiers pour une petite vengeance perso mais le type part et me dit qu’il revient dans une heure. Une heure après, toujours personne, le prix de 200$ est définitivement conclu avec un autre (ouais c’était le bordel, tout le monde négocie plus ou moins…) et je lui donne jusqu’à 21h pour me donner l’argent. Ou je brûle. Je ne comptais pas dormir à Vientiane ce soir et sûrement pas attendre le lendemain comme il me demandait pour voir le prix baisser encore un peu plus.
Les types rigolent au départ puis commencent à devenir anxieux en voyant mon vélo prêt à partir, comprenant du même coup que j’allais vraiment le cramer devant eux à 21h.
Je pars manger et quand je reviens à 20h45 c’est « OK OK pour ce soir, pas de problème, mais y a des gens qui aimeraient te parler dans le bar là ». Je rentre, deux types m’attendent le visage fermé, je m’assoie. Et là commence un grand numéro de mafia et dialogue de sourds. Mouais ça sent le réchauffé votre cirque les gars… Je demande rapidement qui ils sont et ce qu’ils veulent. Ils me font comprendre qu’ils sont « d’au-dessus » et que c’est avec eux que je traite en définitive. Ouais… bref, la mafia locale du tuk-tuk.

Ils demandent à baisser le prix, je refuse tout net, on en reste là. Je ressors pour rester avec mon vélo, un des mecs suit, bien plus détendu, et on commence à discuter normalement, il est de Saint Etienne à la base (encore une pourriture verte), franco-laotien et ils gèrent ça « en famille » (tu mets l’accent italien et Marlon Brando on y voit que du feu). Bref, c’est la mama qui va venir me payer… La mama qui arrive une heure plus tard, qui veut aussi négocier le prix, on remet ça, je finis par me faire payer en dollars, baths et kips avec 10 personnes qui s’occupent de mon cas. Bref y aura ni feu de joie, ni vol de papiers, et je me dis que vu les loustics c’est toujours 200$ sauvés et que ça aurait pu tourner plus mal que ça. Je finis par partir en vélo à 23h, décidé à dépasser mon campement « balancelle » de la veille. Enfin je m’endors sous la tente à même le sol à 1h du matin, exténué par ces dernières 24h.

Ainsi s’achève mon histoire d’amour avec les tuk-tuks au Laos. Je regrette bien sûr d’avoir perdu quelques centaines de dollars mais suis très content de mon expérience malgré les galères. J’aurais de toutes façons regretté à vie de ne pas l’avoir fait, et je suis d’autant plus heureux de repasser sur deux roues. Bref, pour acheter un tuk-tuk au Laos, il faut avant tout connaître du monde sur place qui pourra vous obtenir un prix correct et un engin qui fonctionne à peu près, et summum du luxe, qui a des relations pas trop mal placées. Cette personne je l’avais (exceptées les relations), mais son numéro ne fonctionnant plus j’ai du me débrouiller seul face à un système corrompu à souhaits, où tout le monde se connait. J’ai appris à mes dépens que l’univers des chauffeurs de tuk-tuk est impénétrable…

Enfin… c’est la tragédie des pionniers : on oeuvre pour des découvertes profitables à tout le monde mais nos pertes restent individuelles.




Stukrprise-Stukrprise

Fraîchement débarqué du coté laotien, à Huay Xai, je finis par trouver une chambre à 50 000 kips dans une GH chinoise non indiquée.

Et j’entame dès à présent la recherche de la surprise. Les premiers contacts ne sont pas très amicaux. D’ordinaire quand je demandais les prix, les gens rigolaient. Là, ils m’envoient paitre. Bon, je savais que ce ne serait pas facile… on persévère!
Le soir, après une bonne heure d’errance dans les rues pour trouver le précieux, je rencontre Justin un cinquantenaire Français qui voyage en vélo lui aussi.
(Il est à noter le nombre impressionnant de Français ou de francophones cyclistes que l’on croise sur les routes dans ce coin du monde. Un couple de cyclistes Néo-Zélandais me fera part de sa surprise à ce sujet. Encore un petit effort et on boutera l’Anglais hors de nos terres! Comment ça c’est dépassé?)
Justin fait partie des gens qui sortent de l’ordinaire, indépendants, au vécu original, ceux que l’on croise trop peu en France et souvent en voyage. Il s’est aventuré en Asie du sud-est ces derniers mois, délaissant pour cette fois une Inde qu’il connaît bien depuis 25 ans, presque trop bien à l’entendre. Et comme souvent à écouter les passionnés d’Inde, ce pays attire, repousse, dégoute, provoque l’admiration, une espèce de drogue, un aimant qui tourne et se retourne sans cesse. Les histoires qui en sortent sont toujours passionnantes. À force, il faudra bien aller y faire un tour pour se faire une idée.
Bref, je vous perds, je fais durer le suspens. Au restaurant le soir, je demande à deux occidentaux qui vivent sur place si mon projet est possible mais il ne ressort rien de la conversation malgré leurs contacts thais. Il faudra donc que je me débrouille seul pour le moment. Dès le lendemain matin, je pars à la station de bus pour acheter un ticket pour Luang Prabang l’après-midi et je ne manque pas de demander sur la route du retour dès qu’une occasion se présente. Et là Bingo! Il en vend un! On commence à négocier en baths/kips/dollars pour un que j’avais repérer sur le bord de la route. On reste bloqué à 20 000 contre 30 000 baths (il démarre à 60 000 B = 1500€)et m’emmène voir un autre qui était à vendre. Même modèle, un que j’avais repéré la veille quand sa femme m’avait dit non… Comme quoi!
Enthousiaste comme tout, je négocie l’affaire pour 24 000B, 800$, le budget que j’avais pour ce petit trip. Je le teste, et voilà, je suis l’heureux propriétaire d’un tuk-tuk!

L’idée était donc d’en acheter un, piquer au sud et se promener dans les villages perdus de l’est du Laos avec l’autre heureux propriétaire d’une moto. Et le revendre avant de continuer en vélo.

-Tu veux aller où?
-Au sud du Laos, un peu partout.
-Yes, no problem.

Il me faut encore changer la batterie qui commence à faiblir sérieusement et ajuster le frein qui est plus que limite (disons quasi inexistant). Après avoir refusé de me faire un papier pour la police (ouais, on est pas trop autorisé à acheter un véhicule laotien en temps que farang), le proprio m’accompagne dans les premières bricoles toujours avec son interprète digne de mon niveau d’anglais en CM1. Première surprise désagréable : je paye la nouvelle batterie 50€ là où je pensais m’en tirer pour 20. Et encore, le premier prix était 300$. « Euh… à ce prix là je garde la vieille les gars hein! » Enfin, ça se passe pas trop mal quand même, je vais manger, j’annule mon ticket de bus avec 3,5€ de perte, je reviens pour mettre en route la bête. Ça tire toujours à fond à gauche, les vitesses toujours insupportables à passer, le bruit infernal, mais je m’en fous.

Faut que j’aille faire le plein maintenant. Première épreuve : une côte. Je m’élance… fond de première… ça grimpe…. ça grimpe… ça grimpe… ça grimpe moins… le moteur faiblit… le moteur s’arrête… ça ne grimpe plus du tout… le tuk-tuk s’arrête… le tuk-tuk recule… recule… j’ai pas de frein… panique… PANIQUE! Merde je fais quoi là!? Y a une propriété ouverte sur la droite derrière moi, je braque brusquement et le tuk-tuk s’arrête moitié dans la propriété, moitié sur la route. Je peux pas rester là, je redescends en marche avant en espérant que personne ne me coupe la route jusqu’à ce que j’ai pu remettre le moteur. Tout se passe bien (vue la situation) mais 200 mètres plus loin… panne d’essence. Rhoooo di diou ça commence à me les brouter là!
Est-ce qu’il n’a pas pu monter la pente par manque d’essence (réservoir quasi vide et penché) ou juste parce que c’est une gros veau qui ne montera jamais rien? C’est une question capitale vue la géographie du pays et notamment le nord d’où je dois sortir. Je retourne voir l’interprète, il me fait attendre l’autre deux heures et m’avoue après quelques questions détournées que de toutes façons, cet engin ne peut rien faire en montagne.

-Aaaaaaahhhh, c’est maintenant que tu me dis ça alors que tu m’as demandé 15 fois où j’allais et qu’il n’y avait jamais de problème?
-Moi j’ai jamais demandé ça.

OK, on va bien s’entendre. Réfléchissons. Le tuk-tuk risque donc de ne rien monter, faut encore que j’aille sans doute me faire enfler pour refaire les freins, que j’attende la saint glinglin qu’on vienne me dépanner, je suis dans une province un peu spéciale avec quelques barrages de flics qui risquent de vouloir au mieux un bakchich, au pire me confisquer le bouzin avec amende, pertes et fracas. Avec une bête de compétition en pleine forme je tente le coup en passant par les pistes pourraves. Avec les autres incertitudes… Outre l’enthousiasme du départ, il ne m’est arrivé que des tuiles, et comme en principe ça vient par série de dix ce genre de conneries… Il faut que je me débarrasse de ce truc. Encore faut-il qu’il ne cause pas trop de problèmes pour le reprendre, il est clair qu’il n’a pas fait une mauvaise affaire en me le vendant. Et là je pense au pire, en m’imaginant les scénarios les plus sordides pour lui faire cracher le pognon en retour. Après tout lui aussi est hors-la-loi dans l’histoire, on jouera là-dessus s’il faut.

Quand le proprio refait surface à la sortie de ma GH, il est d’accord pour me le reprendre avec 100$ de moins. C’est déjà une belle avancée par rapport à mes angoisses. Rien à faire pour leur expliquer que le monstre ne montera pas les pentes et qu’il y a eu disons… « incompréhension » pour être gentil. Après une nouvelle négociation de sourds je lui laisse la batterie neuve (qu’est-ce que j’en aurais branlé de toutes façons…) et il m’enfle de 50$ pour le prix.
L’interprète me demande 40$ pour son rôle primordial dans l’opération (vue l’efficacité de sa traduction… il repassera). Je lui explique en rigolant que le mister à côté a suffisamment gagné sa journée avec 50$ et une batterie toute neuve pour que ce ne soit pas encore moi qui casque. Tout le monde rigole. Tiens, ils ont compris ça!
Me voilà donc allégé de 100 roros pour une journée riche en émotions et je retrouve par hasard Justin à qui je raconte mes aventures avec une Big BeerLao. J’en avais carrément besoin!
Faire des économies de bouts de ficelles sur la bouffe, le logement, le transport, etc. pendant des semaines et perdre 100$ en quelques heures, ça fout les glandes dans des proportions divines. C’est chère l’anecdote marrante. Mais ça reste marrant.
Je pense qu’on peut ainsi refermer la trilogie de la loose motorisée avec Alex. J’aurais été le fier propriétaire d’un tuk-tuk pendant quelques heures.

Non mais vous croyez sérieusement que j’en ai fini avec mon idée de tuk-tuk?

Vous rêvez! Je recommence l’opération à Luang Prabang dès aujourd’hui (je suis arrivé ce matin à 4h)!

Le tuk-tuk vaincra!




Don Det, c’est branlette!

Postérieur bien calé au fond du hamac, pieds en l’air et Beer Lao au sol, je me balance devant le Mékong sur lequel les locaux semblent plus faire les cons que travailler. Normal, c’est le Laos, un pays où les gens stoppent leur sieste pour aller dormir pendant que les gosses de 7 ans jouent avec les couteaux de cuisine. Aujourd’hui, nous sommes à Don Det, une petite île au sud, perdue au milieu de 4000 autres, peuplée de buffles et de touristes paresseux et accessibles qu’en barque.

barque

Notre bungalow au bord du fleuve nous offre une vue impayable sur le coucher de soleil chaque soir, et tiens ! dans trois heures, c’est l’heure de l’apéro. Il reste une moitié de bouteille de Lao whisky à finir, un vrai cette fois, et pas vilain malgré son prix dérisoire de 10 000 Kips (1 euro la bouteille de sky…). Va peut être falloir en racheter une. Gros programme.

hamac

Hier matin Alex voulait partir. Ce matin c’était moi. Pour aller voir des chutes d’eau quelques 150km plus au nord, mais la lucidité a repris le dessus au dernier moment : « T’es pas bien là, à la fraîche, décontracté du gland ? » Ben reste… Gros mental.
Pourtant il faudra bien se décider à bouger avant de se payer des escarres : notre visa se termine le 11 et on doit rejoindre du beau monde à Bangkok dans pas si longtemps.

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Intermède cinéma :
bufles

Ne soyez plus impressionnés en voyant Crocodile Dundee se farcir un face à face bufflesque, ces grosses bestioles sont plus peureuses que des pintades!

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Ah oui tiens, l’activité physique de la journée : j’ai nettoyé tous les engrenages du vélo aujourd’hui, après presque 7000 km c’était pas superflu et ça me permet de me sentir encore un poil utile pour quelque chose. Sinon depuis peu, je sais décapsuler une bière avec le talon. Ah bah oui je sais c’est pas palpitant mais avec l’agenda atomique qu’on se tape je peux difficilement vous faire frémir sur vos chaises.

Merde le hamac s’est arrêté, faut que je relance.

Allez je vous laisse, la France a besoin de vous !

éventail




Des niouzes en vrac

Vientiane-Paksane, 152 km, 7 h. J’ai appelé le Guiness mais ils s’en carrent.

Oh! Un glandu sur sa bécane!

Oh! Un glandu sur sa bécane!

Pour la peine je ferai du stop. Sauf qu’ici… c’est compliqué. Pouce en l’air, ils lèvent le pouce, main tendue, ils disent bonjour et le seul véhicule qui s’arrête sans qu’on lui demande c’est le bus. Forcément, on finit par prendre le bus, sans pour autant s’attendre à ce qu’ils mettent 11h, qu’il charrie poules, porcelets et autres énergumènes en tous genres. Bref, nous voilà à Pakxé d’où je pars ensuite pour Champassak voir le Wat Phu. Je retrouve Alex dans ces deux dernières destinations avec plus ou moins de décalage à chaque fois.
Le Wat Phu est un temple Khmer sur lequel wikipédia vous apprendra un tas de trucs que j’ignore totalement. En revanche pour les photos, je gère et ça vaudra mieux qu’une description subjective.

wat phu champa

Tiens, j’y voyais plus grand, mais c’est joli.

wat phu

Hop, fini le Wat, on se quitte vers 15h après avoir traversé le Mékong sur une drôle d’embarcation et j’enfile les km (108) les doigts dans le nez direction plein sud. Je m’arrête dormir dans un abri en bois au bord de la route, moustiquaire de la tente contre les vampires nocturnes.
tente

L’idée première était de dormir chez l’habitant mais la seule baraque au moment de m’arrêter fait un bruit monstre et je n’ai pas envie de gober du Lao Lao whisky alors que suis crevé et je m’endors à 19h après une demi-pastèque. Lendemain itou : chaleur à crever et 70km plus loin, j’arrive à l’embarcadère pour Don Det après m’être perdu dans les villages ensablés de la rive. La suite est harassante et vous attend dans le prochain article.

piste

Ps info sur les moines bouddhistes au Laos : environ 50% des hommes au Laos sont moines au moins quelques années dans leur vie. C’est tout à fait volontaire et certains y restent à vie. C’est peinard, sans souci mais il faut mendier sa nourriture (en pratique, les locaux en apportent tous les jours d’eux-même) et problème principal pour certains qui ont quitté la vocation : « on ne peut pas faire boum-boum. »




Le bon… et le truand

Greg continue à vélo, moi à moto. Devinez qui est qui.

Après 6000 bornes et des brouettes, j’en ai ma claque de pédaler. Ca a commencé avec le sud de la Chine dont je parle dans cet article. La fin fut un calvaire, à pédaler dans la boue, de nuit, se laver sommairement avec un fond de bouteille d’eau pour paraître plus présentables aux hôtels qui nous refuseront tous. Bonheur. Je commence sérieusement à songer à écourter ce voyage, le pédalage ne me convenant plus du tout. Peut être aller jusqu’en Thaïlande et prendre un vol pour l’Australie.

Puis ce fut 2-3 semaines de glandouille à Kunming, et des bus, et enfin le Laos. À Luang Prabang nous commençons à sortir avec un groupe de 5 autres personnes. Lars, un hollandais achète une moto à un mec venu du Vietnam qui cherchait un acquéreur au Laos. 350$… seulement 350$ pour ce machin à 2 roues et à moteur tellement cool. L’idée commence à me traverser l’esprit et je repense au jour où j’avais emprunté la brèle de Greg pour aller à un cours de musique. C’était chouette et ma seule expérience jusqu’à présent d’une 50CC.

On prend un bus tous ensemble jusqu’à Vang Vieng. Sur place nous louons des scooters pour une journée pour aller jusqu’au Blue Lagoon, un genre de petit paradis d’eau turquoise, de papillons et de poissons. Le chemin de terre est défoncé ce qui ne fait qu’ajouter du fun au parcours. On s’arrête en pleine cambrousse boire une bière puis on reprend la piste. Je m’essaye aux dérapages, un scooter n’est pas spécialement idéal pour ça mais ça marche plutôt bien. La journée se fini de nuit sous une pluie battante à cause d’un pneu crevé, à boire d’autres Beerlao avec le loueur de scooters. La journée n’a fait qu’attiser mon envie de continuer à moto.

Retour au vélo pour se traîner jusqu’à Vientiane. Le trajet est court et se boucle en 2 jours, mais la fin de la route est dégueulasse avec des tronçons entiers de bitume arrachés. Mon postérieur couine de douleur et la poussière est partout, dans les yeux, la bouche, sans parler des vêtements maintenant marrons. C’est officiel, c’est la fin du vélo.

Il me reste maintenant à trouver un moto vietnamienne d’occasion à Vientiane, Laos (la seule solution si je veux pouvoir entrer au Vietnam). J’écume internet sans résultat, les annonces locales, nada. Une annonce à Vang Vieng (merde ! j’en viens) attire mon attention, mais le vendeur est un peu trop mystérieux quant à l’engin. J’envisage alors sérieusement de prendre un avion pour Ho Chi Minh et acheter directement là bas juste avant qu’un irlandais se pointe en moto à mon auberge et placarde une feuille « FOR SALE » sur la bécane. Un tour d’essai plus tard et 400$ en moins, me voila équipé d’une chouette Honda Win 110CC.

La suite ? Le vélo va être envoyé en poste restante à Bangkok. Je le récupère sur place dans 3 semaines et lui trouverai un foyer d’accueil pour quelques mois le temps de visiter Thaïlande, Cambodge et Vietnam. Je déciderai de son sort à mon retour.

J’espère avoir un peu bluffé ceux qui me connaissent un minimum pour être arrivé jusque là, mais on ne peut pas faire illusion éternellement ;)
Le vélo, la tente, le réchaud… HA-HA




Snake Lao Lao time

Il y a différents évènements qui nous ont conduit à ne pas vous donner de nouvelles pendant un moment. Nous n’entrerons pas dans les détails, mais vous comprendrez aisément les grandes lignes de nos dernières semaines.
La premières raison à ne pas écrire en fin de séjour chinois étant qu’une certaine monotonie voire lassitude s’était emparée de nous. Comme écrit dans l’article précédent, trois mois de Chine c’est usant psychologiquement et on aspire à autre chose, à s’évader de cette d’ambiance particulière. Mais on est clairement pas à plaindre (je sais que certains sont en pleine dépression en France et d’autres n’osent même pas lire notre site pour ne pas y tomber à leur tour… suivez mon regard.) et cela n’excuse qu’une ou deux semaines de silence.

La suite est tout autre. Entrés au Laos le 12 novembre par Boten, notre premier soir annonçait la couleur : nous arrivons au Spicy Lao Hostel de Luang Prabang accompagné de Lars (Hollandais rencontré dans le bus) et l’accueil laotien du proprio ne manque pas de sel. « Sabaidee, you have to drink Snake Lao Lao ». En gros, « Bonjour, vous devez boire notre alcool/whisky local dans le bocal plein de serpents flottants là ». Ouch, couillu le marc! La suite de la soirée se passe à l’Utopia, bar de la ville au bord du Mékong où on joue au beach-volley, puis au « bowling » du bled. À partir de là, nous parlerons d’un trou de mémoire entre deux paillardes et je me réveille le lendemain sans mon passeport et la tête pleine de cheveux à l’intérieur. Les journées soirées se suivent et se ressemblent avec une étape au disco et toujours plus de cheveux qui poussent à l’intérieur. Pendant ce temps nous nous sommes entourés d’une bande de joyeux phénomènes (un Danois, le Hollandais, une Lituanienne, un couple d’allemands, une suisse et parfois d’autres) et ne nous quittons plus.
Kayak, baignade en eaux turquoises sous les chutes d’eau, beer Lao, surf sur le toit des tuk-tuk on ne s’ennuie pas et… on n’écrit pas.
La police appelle trois jours plus tard pour indiquer que quelqu’un a fini par retrouver mon passeport dans la rue, au pussy market. « Euh… mais c’est quoi ça le pussy market? » La seule explication que j’en aurais sera « pussy market » et personne n’a rien vu qui pourrait y ressembler mais soit, l’essentiel étant d’avoir retrouvé mon passeport contre 10€ et 5 bières.

Sans transition, nous passons de Luang Prabang à Vang Vieng, lieu de recueillement pour fêtards où l’activité principale consiste à monter sur une chambre à air de camion dans la rivière et à s’arrêter dans chaque bar des 3km du parcours en attrapant la corde qu’on vous jette en vous proposant des produits amusants : c’est le tubing. Les boissons se commande par « bucket » (un seau…) et sont parfois servis par des mamies de quarante-cinq soixante ans. On en dit pas plus, les images google vous donneront un meilleur aperçu de la retenue qui peut habiter cet endroit du petit dej’ jusque tard dans la nuit.
Certains occidentaux sur place depuis des mois semblent quand même un peu perdus à trainer là tous les jours sans aucune autre vue à long terme. Une semaine suffira pour nous tous, que nous entrecouperons par une journée de location de petrolettes et des baignades au blue lagoon, le nom parle de lui même.

Il était alors temps de partir en direction de la capitale Vientiane, en vélo cette fois. Les autres passeront une nuit dans un petit village laotien, invité par un local que nous n’avons pas pu rejoindre à temps. Prochaine fois. Les gens sur la route sont adorables, les enfants disent tous bonjour ou plutôt « Sabaidee » et beaucoup veulent nous taper dans la main à notre passage. Un ressenti complètement différent de la Chine où nous étions pris pour des jukebox. Vientiane semble à première vue beaucoup moins vivante que les villes précédentes, c’était sans compter sur les fouilles de la police sur la plage Kalashnikov en mains, le foot de rue avec les gosses, les après-midis ensoleillées pétanque-pastis (les Français ont laissé beaucoup de traces de leur passages ici), les bus thai VIP night club stationnés dans la rue, nos encouragements sans faille lors des matchs de foot au stade, au bord du terrain, partageant ensuite la troisième mi-temps avec les joueurs.

Nous en sommes grosso-modo à ce point. Notre groupe s’est séparé aujourd’hui, chacun ayant des destinations différentes à partir de là (avant de se retrouver plus tard toujours dans la région?) et nous devons attendre deux jours de plus avec Alex que l’embassade thaï veuille bien nous donner notre visa d’un mois. Demain c’est plage au bord du Mékong avec la Thaïlande 50 mètres en face et une furieuse envie de traverser à la nage. Pauvres de nous…

Aujourd’hui un grand changement est intervenu pour la suite du parcours, Alex ayant fait l’acquisition d’un bel engin motorisé nous contraignant de poursuivre chacun de notre côté temporairement bien que suivant toujours le même chemin avec Bangkok pour objectif dans moins d’un mois.