New York, musée d’architecture

Ma prochaine destination sera donc l’Afrique et mes différents vols m’ont conduit à New York, plus ou moins volontairement. C’était l’escale la moins chère et j’ai choisi d’y rester deux jours pour redécouvrir la ville neuf ans après ma dernière visite. En vélo, je pourrais en plus en voir beaucoup plus. Mon hôte (trouvé via le site Warmshower) habite à Brooklyn, une partie de la ville que je ne connaissais pas. Ses nombreux quartiers en briques rouges côtoient les usines abandonnés en démolition témoins d’un passé industriel pas si lointain.

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Le centre de Brooklyn commence petit à petit à ressembler à sa grande soeur de Manhattan, les gratte-ciel y poussent là-aussi comme des petits pains et les Chinois y ont ouvert des annexes de Chinatown un peu partout. Nous avions déjà constaté lors de notre dernière visite à quel point Little Italy avait elle aussi succombé au péril jaune.

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Cette ville est une merveille et j’ai bien de la peine à avoir par quel bout commencer, ce qu’il faut décrire, les photos qu’il faut mettre. Il n’y a pas une rue qui ne mérite pas sa photo, quasi chaque building, chaque édifice a un charme particulier qui mériterait une description détaillée, chaque quartier est un symbole de cette ville. Je vais donc tenter une description plus globale par quartier.

Tout le monde a déjà entendu au moins une fois le nom dans un film ou une série TV de chaque quartier de cette ville. C’est un musée, une musée vivant, qui bouge, qui grouille, qui évolue 24/7, un immense melting pot, un mariage architectural unique. Les regards sont autant attirés vers le haut que dans les profondeurs des avenues rectilignes. Le quartier des affaires au sud de l’île de Manhattan est sans doute le plus brouillon en terme d’urbanisme et de circulation. Les rues sont biscornues, parfois pavées, souvent piétonnes aux alentours de Wall Street, célèbre rue du New York Stock Exchange, fortement gardée.

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Au milieu de ces centres d’affaires, de ces buildings immenses, une église, perdue, mais mise en valeur par sa position encastrée entre deux tours de verre et d’acier. Je roule 2 minutes pour me retrouver au World Trade Center. Lors de ma dernière visite en 2006, il n’y avait qu’un immense trou où l’on voyait passer le métro. Aujourd’hui s’y dresse la plus haute tour de New York, comme s’il ne s’était rien passé.

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Non loin de là, les quais offrent une vue superbe avec la statue de la liberté et Ellis Island en arrière plan. De l’autre côté de l’Hudson River, Staten Island où je ne suis pas allé mais dont les tours rivaliseraient avec n’importe quelle ville européenne. Tout ça sur moins d’un kilomètre, et c’est loin d’être fini.

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Pour remonter en direction de Central Park, il faut prendre une de ces immenses avenues. Madison par exemple. Chaque coin de rue est l’occasion de s’arrêter pour découvrir une merveille architecturale, pour constater que les immeubles toujours plus hauts fileraient presque le vertige.

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En chemin, le superbe édifice de la gare centrale s’impose, cerné par les tours. L’intérieur est tout aussi grandiose. Broadway n’est pas loin. Ses écrans publicitaires gigantesques tournent jour et nuit. Le spectacle son et lumière permanent, l’atmosphère, l’émulation de ce lieu présente un intérêt tout autre que Las Vegas.

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En sortant de Broadway par le Nord, Columbus Circle, les locaux de CNN et Central Park attendent. Central Park est en permanence animé par les joggeurs, cyclistes et calèches à touristes mais on y trouve toujours un coin relativement tranquille. Le parc est immense, à la mesure du reste de la ville. Au Sud de Central Park, j’ai raté l’Empire State Building, il faut y retourner. De près, on peine à en voir le sommet et les taxis jaunes fourmillent comme des insectes depuis son balcon panoramique. Et là pas loin, tiens, le Chrysler building et sa magnifique pointe qu’on distingue à peine d’en bas.

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Si on ne regarde pas tout le temps partout, on rate forcément un édifice remarquable dans un coin. Les magasins de luxe excellent également dans l’art de leur devanture et se fondent dans la masse avec les bistrots français, restaurants japonais, les pizzerias, les grandes banques, les magasins indiens, et les vendeurs de burgers ambulants.

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Au nord de Central Park, Harlem et le Bronx. Quartiers tellement célèbres pour leur réputation sulfureuse que le deuxième est même passé dans le vocabulaire de la langue française. En tout cas de jour, on ne craint rien du tout. Les immeubles ressemblent un peu à Brooklyn et la population est à grande majorité black et plus pauvre.

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On découvre en cours de route le Yankee stadium, et une vue sur les différents ponts reliant les quartiers de New York. Le plus joli est celui de Brooklyn, tout en pierres, presqu’un style médiéval.

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En deux jours, j’ai pédalé 100 km dans New York et j’ai toujours l’impression d’avoir raté plein de choses. J’adore cette ville, il s’y passe quelque chose d’unique où que l’on soit. Et puis, on l’a déjà dit dans d’autres articles mais les Américains sont sympas, parfois très excentriques. C’est frais, c’est vivant, ça évolue. Sur place, je me remémorais des images de Paris, son immonde tour Montparnasse, ses gens aigris, les rues inanimées passées 1h du matin (on éteint même la tour Eiffel)! Ville lumière? Bref, vous avez compris que je suis un amoureux de New York. Les connaisseurs trouveront sans doute que j’ai oublié de parler de plein de choses. Qui pourrait faire une description exhaustive de cet endroit? Tiens, je remets pour la peine quelques photos que je n’ai pas su caser, en vrac :

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Le soir, je retournais à Brooklyn pour me rendre au Barcklays Center afin d’assister à un match de NBA : les Brooklyn Nets recevaient les Toronto Raptors. Pas que je sois un grand fan de basket, mais je voulais connaitre une fois l’ambiance de ces matchs. Le show est très américain, les Cheerladders viennent montrer leurs atouts toutes les 5 minutes pour combler les nombreux temps morts et le speaker tente toute la soirée d’enflammer un public bizarrement assez bruyant individuellement mais très peu en groupe. L’inverse de la France. Le jeu en lui même est d’un tout autre niveau qu’en Europe, bien plus agréable à regarder. Bref, c’est la classe mondiale du basket.

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Cette escale à la Big Apple n’était pas du tout prévu et ça aura été un des moments forts de mon voyage, un des endroits le plus excitants que j’ai (re)vu. Et puis j’ai découvert par hasard que mes hôtes de Brooklyn avait vécu deux ans en Zambie. Moi qui compte remonter l’Afrique, il faut admettre que le hasard a bien fait les choses. Prochaine étape donc, le continent africain!

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On the desert road

Le départ de San Francisco fut très difficile. Un mois sans vélo, à dormir dans un vrai lit, une belle ville, des hôtes incroyables, une cuisine, des bières. On avait pas vraiment de raison valable pour repartir pédaler, camper et manger notre platée de riz quotidienne. La motivation n’est pas au rendez-vous et la chance non plus : deuxième jour mon pédalier se fend en deux. C’est parti pour une heure de stop jusqu’à Santa Cruz où il faut visiter 5 magasins de vélo pour trouver la pièce. Tous me confirment que ça ne casse jamais.

Je lève le pouce dans 10 minutes

Je lève le pouce dans 10 minutes

Passée la déception, il nous faut désormais un challenge, un truc qui pousse nos esprits loin des plaisirs San Francisco. La Highway 1 longeant la côte est jolie mais ce n’est pas suffisant. On s’essaie au sommeil polyphasique sans vraiment savoir comment ça marche. On en a tous les deux vaguement entendu parlé, pourquoi ne pas allier vélo et courtes pauses jour et nuit? Ça sonne comme une idée parfaitement insupportable, lançons-nous! Première pause à 8h du soir, nous ne prenons même pas la peine de monter la tente ou de gonfler un matelas et nous nous reposons à même le sol pendant une heure avant de repartir et de constater que la route commence à sérieusement grimper. Nous sommes dans le Big Sur. La montagne c’est déjà pas marrant de jour, mais de nuit et fatigués, ça devient carrément infernal. Deuxième pause à 1 h du matin, le temps de rencontrer un ovni, un mec qui vient d’Alabama et qui marche du Nord au Sud des Etats-Unis sans bagage, de nuit, seul. Qui a dit Forrest Gump?
Troisième pause à 5h, il fait jour. Nous montons la toile de tente cette fois et dormons deux heures. Au réveil, nous sommes des zombies. Bilan de la nuit : 60km parcourus… C’est vraiment idéal pour commencer.
Après une heure de pédalage sur une route enfin plate, nous rencontrons deux couples de Français dont un se promène avec leur rottweiler dans une remorque. Une journée de pédalage en commun où nous avons rencontré plus de cyclistes que tout le reste du voyage. Nous décidons tout de même de poursuivre les folles nuits de pédalage et campons après Cayucos. Endormis à 20h, réveillés à… 6h du matin, notre cerveau a heureusement mis fin à cette expérience.

En route pour Las Vegas, il faut au choix traverser le désert de Mojave ou la vallée de la mort. Les deux semblent très attrayants pour deux cyclistes, n’est-ce pas? Comme nous n’avons aucunement l’intention de trainer en route, et parce que c’est plat, nous optons pour le Mojave. Motivés par notre choix, les vélos font 130km par jour avec un ravitaillement quotidien sur les aires de repos. Dans la ville de Mojave, les hangars de Virgin Galactics n’ouvrent pas leurs portes au clodos de passage, on n’en verra que le logo. Il faut préciser que notre hygiène douteuse et notre propension à manger par terre ne laisse pas insensible. Anecdote humiliante : une femme s’est un jour approchée sur une aire d’autoroute et nous a tendu un dollar chacun. L’égo en prend un coup mais ça a bien fait travailler nos zygomatiques.

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Fin de la Californie et le début du Nevada est immédiatement marqué par une ville casino au milieu de rien : Primm. la ville est composé de 2 hôtels gigantesques, deux casinos gigantesques, un McDonald’s et une supérette ridicule. Personne n’est là pour admirer la flore. Trente kilomètres plus loin, Las Vegas! Ça y est, des touristes partout. L’entrée en ville est impressionnante, ces dingos ont reproduit tous les monuments célèbres du monde entier. New York en miniature, Paris en miniature, Venize, l’Egypte, etc. Ça c’est pour l’aspect extérieur.

Une fois dans le casino(/hotel/bar/casino/night-club/casino/strip-club) ils ont reproduit tout un dédale de rues avec fausses façades et ciel artificiel éclairé pour perdre la notion de jour et de nuit. L’effet est saisissant. Venize a même son réseau de canaux et ses gondoliers. Ils sont barjots mais c’est très drôle.
L’envers du décor est l’ambiance du soir : une bande de zombies devant des machines à sous, peu d’interaction entre les gens, pas de folie particulière si ce n’est architecturale. Tout le monde est dans sa bulle pour une ambiance générale que nous avons trouvé décevante. On a réussi l’exploit de ne pas dépenser un centime en machine à sous. Ça reste un endroit à découvrir.

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Next destination : Grand Canyon. Nous trouvons entre temps le Hoover Dam. Une belle bête construite en 1935 pour un bilan de 111 morts sur le chantier. Et ce n’est ni le Qatar, ni le Brésil. J’ai lu plus tard que la base du barrage fait 200m d’épaisseur. Broutille.

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Nous quittons le Nevada sur quelques images pitoyables de la police locale. Ils n’arrêtent pas de beugler pour un oui ou pour un non aux abord du barrage. La veille, alors que nous campions, un cow-boy est venu nous montrer son projecteur, ses gyros et son insigne comme s’il avait débusqué deux criminels de guerre. Passons, les Américains sont en général très sympas. Il faudrait d’ailleurs fortement revoir l’idée que l’on s’en fait en France. Cette bande d’illettrés incapables de situer la France sur une carte mais qui dominent le monde! L’excès de fast-food leur a depuis longtemps fait rétrécir le cerveau en même temps que leurs réserves adipeuses s’étendaient. À se demander s’il ne fait pas mieux vivre au Sahel où la diète rafraîchit l’esprit.
Bon sans rire, ce que nous avons observé durant ces deux mois n’a pas grand chose à voir avec les clichés habituels.
Non seulement on ne les a pas trouvés plus gras que la moyenne occidentale (bon, excepté dans quelques banlieues et quartiers pauvres, c’est vrai) mais ils apprécient la bonne bouffe. Ils sont juste un petit brin trop portés sur les « healthy food » à San Francisco. Moi, j’applique surtout la leçon de ma grand-mère : « tant qu’il y a assez de beurre et de crème, c’est toujours bon! »
Ils n’ont rien à nous envier question culture générale pour ce qu’on en a vu et nous dépassent de très loin sur leur motivation à progresser sur un plan personnel ou professionnel. Nombreux sont ceux qui prennent des cours du soir, et parlent souvent plusieurs langues. On ressent toujours l’esprit entrepreneurial qui a fait leur force. Et puis leur hospitalité et leur positivité fait toujours plaisir. En revanche, qu’est-ce qu’il y a comme jobs à la con. On se croirait parfois en Chine à voir tous ces types agiter des panneaux pendant des heures au carrefour pour faire un peu de pub. Ça marche ça?

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Retour sur la route, nous sommes en plein désert mais la température chute de façon vertigineuse à l’approche du Grand Canyon. Nous trouvons régulièrement nos bouteilles complètement gelés au réveil. -10˚C la nuit dernière? C’est donc pour ça que j’ai eu froid aux pieds. Heureusement que nous sommes bien équipés avec nos sacs de couchage hiver et notre tente 4 saisons. Nous montons également à plus de 2000m d’altitude et le souffle s’en ressent sur le vélo. Le premier challenge du Grand Canyon est de trouver un coin pour camper hors de la vue du Ranger (enfin, le premier a été de rentrer sans payer).
Nous voici arrivés à l’un des plus beaux coins de notre périple, des paysages qui laissent sans voix. C’est sans doute le plus impressionnant que nous ayons vu depuis la Grande Muraille. Sur 50 km, les photos parleront mieux qu’une description mais se rendre sur place reste essentiel pour ressentir la magie de cet endroit.

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Nous sommes tout de même pressés de redescendre et de gagner quelques degrés. Nous prenons la route la plus courte jusqu’à la frontière mexicaine : Flagstaff-Phoenix-Tucson-Nogales. Nous passons Thanksgiving sous un pont avant Phoenix et prenons notre douche bi-mensuelle à Tucson. Nous privilégions généralement les autoroutes à cause de la grande bande d’arrêt d’urgence. Ce sont pour nous les routes les plus sûres et nous militons pour l’ouverture des autoroutes de tous les pays aux cyclistes. Un point de vue que ne partage pas forcément la police d’Arizona mais qu’elle n’a pas su réfuter non plus au moment de nous expulser de la Highway pour les champs de cotons d’Eloy. C’est notre premier champ de coton qui ne soit pas à la télé, et aucune trace de noirs chantant les chaînes aux pieds.
Ce que la police n’interdit pas en revanche, c’est de rouler à moto sans casque et de porter des armes. C’est toujours surprenant de manger devant un McDonald’s et de voir un passer un gros bouseux avec le pétard bien en vue à la ceinture. Attention, je n’ai pas dit qu’il était bouseux parce qu’il portait un flingue. C’en était juste un.

Dans le shop d'une station service

Dans le shop d’une station service

La frontière Mexicaine se profile maintenant à l’horizon, les cactus à la Lucky Luke défilent et les derniers Américains nous bénissent avec leurs anges. On nous a même qualifiés de héros. Sans savoir ce qui justifiait cet excès d’amitié, héros, c’est toujours mieux que clodos!

Petit bonus de fin :

Imaginez le bonheur d'un aveugle et son chien qui arrive à trouver ce panneau!

Imaginez le bonheur d’un aveugle et son chien qui arrive à trouver ce panneau!

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San Francisco

Nous avons effectués le trajet le plus rapide au monde. Même Ariane 5 peut aller se rhabiller. Partis de Christchurch le 3 octobre à 15h, nous arrivons à San Francisco à 11h… le 3 octobre. Nous sommes très déçus en sortant de l’aéroport de San Francisco : cette fois les douaniers n’ont pas jugé bon de nettoyer nos tentes. Pas de risques bactériologiques donc mais une grande excitation à l’idée de revenir dans un pays que nous avions brièvement visiter à l’Est il y a 8 ans et dont nous avions gardé de très bons souvenirs.

Nous sommes un peu perdus, cela fait bientôt 3 ans que nous roulons à gauche et nos vélos zigzaguent sur les voies avant de se résoudre à rester sagement sur la file de droite. L’autre changement notable est d’entendre parler des locaux avec un accent chicanos ou asiat’ très prononcé. Ce melting pot nous met tout de suite à l’aise, on se sent moins étrangers. Nous traversons la ville de San Francisco depuis l’aéroport, l’occasion d’apercevoir ces personnages excentriques que seuls les productions américaines savent nous montrer : le dealer en costume flashy, chapeau et dents en or, les bandes de blacks qui trainent au coin des rues, jouant de la musique, les Mexicains tatoués avec le bandana sur la tête. Quelques voitures de police noires et blanches « SFPD », des camions de pompier éclatants, nous sommes dans un film. Mais cette fois le Pont du Golden Gate est intact : pas de singes guerriers, aucun monstre ou tremblement de terre pour le détruire et James Bond ne crapahute pas dessus. Ce qui n’enlève rien à la beauté de l’ouvrage finalisé en 1937. C’est une des conceptions humaines les plus impressionnantes que j’ai pu voir. Un peu de brouillard pour masquer son sommet et la scène devient parfaite.

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D’une manière générale, j’ai du mal à m’extasier devant un paysage naturel mais je trouve ces constructions sorties de la main et du cerveau de l’homme renversantes. Et San Francisco offre ce spectacle régulièrement : outre le Golden Gate Bridge, les Bay bridge (l’ancien en cours de démolition suite au séisme de 1989, et le nouveau anti-sismique), le centre-ville aux gratte-ciels qui faisaient déjà lever les têtes des Gendarmes à New York, Chinatown, les églises encastrées entre les buildings.
D’ailleurs, concernant ces églises « encastrées » (que nous avions déjà observées à Montreal), elles prouvent bien que toutes ces normes restreignant les constructions autour des bâtiments historiques sont complètement débiles. Le moderne et l’ancien pouvant très bien se marier sans règles d’urbanisme ultra-restrictives, l’intégration se fait de façon naturelle, et le contraste est harmonieux.
En revanche, Alcatraz présente peu d’intérêt, noir de monde, les photos sur internet seront plus belles que les vôtres.

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Les Américains sont polis, avenants, souriants et c’est très agréable. La caissière de supermarché peut très bien vous demander comment s’est passé votre week-end, l’employé du Subway pourquoi vous semblez fatigué, etc. jusqu’au clochard vous racontant une blague pour vous demander 3 sous (cette dernière anecdote s’était passée à New York il y a 8 ans mais on ressent la même ambiance aujourd’hui). On a par contre rencontré un blocage avec l’humour français, sarcastique. Ça n’est jamais très bien passé. Quand on voyage entre frères, c’est un de nos sports favoris.
Ce qui est très américain c’est d’employer des adjectifs démesurés. Rien n’est juste good ou very good. Non, c’est awesome, amazing, delicious! Si on vous demande si vous aimez un plat, good n’est vraiment pas suffisant, on doutera de votre réponse. Et il ne faut pas dire qu’il manque de sel, les autres invités vous contrediront… avant de reprendre du sel. Les relations entre « étrangers » (personnes qui ne se connaissent pas) sont cependant beaucoup plus amicales qu’en France.

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Il existe cependant quelques zones grises à San Francisco :
-Les bars et les pubs ferment unanimement à 2heures du matin (ou s’ils ne ferment pas, ne servent plus d’alcool… donc ferment) ce qui rend la vie nocturne beaucoup moins attrayante qu’elle ne pourrait l’être. J’aime ces villes asiatiques où l’activité se poursuit quelque soit l’heure du jour et de la nuit. Bangkok a depuis longtemps surclassé Paris en qualité de « ville lumière ».
-Le contrôle des loyers rend ces derniers hors de prix. Un propriétaire ne peut pas augmenter son loyer tant que le locataire reste dedans, même après 40 ans. Forcément, le propriétaire envoie la sauce du départ. Les permis de construire sont également très dur à obtenir et sont apparemment délivrés la première quinzaine de janvier, aux amis.
-La nourriture est de meilleure qualité qu’en Australie ou en Nouvelle-Zélande mais il manque toujours quelques classiques comme les fromages non pasteurisés (qui peut décemment se passer de reblochon?) ou le foie gras interdit pour cruauté envers les animaux depuis 2 ou 3 ans. Je n’ai pas encore rencontré d’Américains en faveur de cette loi… Ah, et les saucissons sont vendus dans un sachet papier de façon à ce qu’on en voit pas la couleur.
-Les vélos se font fauchés régulièrement et tous les cyclistes ont un cadenas métallique rigide. Nous avons conservé les cadenas que nous traînons depuis le début du voyage, des cadenas renforcés de 8mm d’acier au milieu. Résultat : deux cadenas cisaillés et un vélo volé pendant que nous découvrions les règles du baseball. C’est ennuyant, le base-ball.

Il y a des sports plus amusants à San Francisco. À notre deuxième jour et lors d’un détour par Baker beach, nous découvrons les jeux olympiques nudistes au pied du Golden Gate Bridge (le mouvement nudiste semble assez développé dans cette ville). L’occasion de participer à un combat de lutte à poil, arbitré par un sympathique illuminé : George Davis. Vous ne le connaissez sûrement pas, tout comme moi, mais une rapide recherche sur internet permet de constater qu’il est un des chefs de file du nudisme aux États-Unis et s’est présenté comme maire de San Francisco en 2007 et 2011. Mon diplôme olympique en poche, nous découvrons amusés ce petit monde du nudisme et notamment le photographe officiel, un Danois qui couvrait déjà des évènements nudistes en URSS dans les années 70.

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Concernant le vélo volé, nous avons contacté la marque que nous utilisons depuis 3 ans, Montague. Nous avions opté pour ces vélos car ils se plient et permettent de facilement prendre un bus, un train ou faire du stop quand le besoin se fait sentir. En échange des photos de leurs vélos plein de boue pendant notre voyage, ils nous ont envoyé gratuitement un vélo pour nous permettre de continuer.

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NB : les informations que nous fournissons sont généralement le fruit de discussion avec des locaux. Nous recoupons parfois rapidement l’information sur internet ou par d’autres locaux mais nous ne faisons pas de longues recherches pour confirmer nos propos. Cela permet aussi de représenter l’état d’esprit des locaux et non pas forcément une situation exacte.