Recap’ de nos heures de souffrance

Oui, parce qu’il ne faudrait pas l’oublier malgré notre pause un peu prolongée chez les Moldave mais parfois… nous pédalons.
Voici notre programme très sommaire depuis notre départ avec un petit (T) quand nous avons couché sous la tente.

26 mai : 107,59 km – St Etienne/chal – St André le gaz
27 mai : repos
28 mai : 56,06 km – descente depuis la frontière vers Turin jusqu’à Susa (T)
29 mai : 82,11 km – Susa – Santana (T)
30 mai : 20 km – + autostop de Piacenza à Florence (T)
31 mai : 65 km – visite de Florence (T)
01 juin : 47 km – autostop de Campi Bisenzio à Massa puis vélo de Massa à La Spezia (T)
02 juin : 24 km – La Spezia – Cinque Terre (T)
03 juin : 19,38 km – +autostop de Aulla à Modena (T)
04 juin : 40 km – + autostop de Modena à Bologna (T)
05 juin : 78 km – vélo jusqu’à 15km de Venise et autostop de Ferrara à Padova
06 juin : 0 km – visite de Venise
07 juin : 91,11 km – environs de Dollo jusqu’à Portogruaro (T)
08 juin : 79 km – jusqu’en Slovènie (T)
09 juin : 12 km – + autostop jusqu’à Ljubjana
10 juin : 59km – + autostop jusqu’à 40km de la frontière Croate (T)
11 juin : 54 km – de Samobor à la banlieue est de Zagreb (T)
12 juin : 96 km – jusqu’à 20km de Kutina (T)
13 juin : 108,46 km – jusqu’à 50km de Slavonski Brod (T)
14 juin : 87 km – détour en Bosnie+train pour Belgrade à S.Brod
15 juin : 0 km – visite de Belgrade
16 juin : 69,55 km – en direction de V. Gradiste (T)
17 juin : 89,75 km – jusqu’à V. Gradiste (T)
18 juin : 77 km – jusqu’à D. Milanovac (T)
19 juin : 83 km – jusqu’à un peu après la frontière roumaine (T)
20 juin : 10 km – autostop jusqu’à Bucarest
21 juin : 32,06 km – jusqu’en dehors de Bucarest (T)
22 juin : 20 km – autostop jusqu’à Iasi (T)
23 juin : 60,7 km – en direction de Chisinau (T)
24 juin : 50,72 – en direction de Chisinau (T)
25 juin : 0 km – repos et peche avec des Moldaves (T)
26 juin : 47 km – en direction de Chisinau (T)
27 juin : 34,43 – jusqu’à Chisinau
28 juin : 0 km – repos à l’auberge

total : 1699.92 km
53.12km / jour

Et évidemment si vous souhaitez comparer, n’oubliez pas de prendre 20kg de bagages + 8 litres de flotte sur votre vélo de 15kg. Et le soir, dormez sous la tente.
Si si, ca change tout.




Les Romanos sur la route

Oh non, il ne s’agit pas de nous bien que l’appellation eut parfois été appropriée mais de la conduite des Roumains qui nous a paru assez hasardeuse pour qu’on s’y attarde un minimum.

rondpointvaches

Passant la frontière aux portes de fer, perdant la carte de l’Europe de l’Est, nous dormons perdus dans les champs parcelles avec vue plongeante sur le Danube pour notre premier soir en Roumanie.

camping Danube

Le lendemain, une bonne journée de stop commence. Bien installés sur une route fréquentée aux conditions idéales, un jeune Roumain se plante littérallement 20 mètres avant nous pour lever le pouce… OK, nous mangeons le temps qu’il trouve une voiture ce qui n’est pas gagné vu la motivation du bonhomme à se faire remarquer sur le bord de la route. Mais il y arrive en 10 minutes. Après le repas, prêts à affronter les automobilistes… ah non, un deuxième pékin trouve le moyen de se mettre au même endroit que le précédent et avec encore moins d’entrain et une technique à faire palir l’homme invisible mais qui trouvera lui aussi en 20 minutes. Ca a de quoi rassurer. Si on n’y arrive pas ce coup là… Bref 5 minutes nous suffiront à trouver une gentille camionnette pour faire 70km. Sur la route, le contraste est toujours aussi saisissant entre les gens du voyage (encore en charette sur les nationales et visiblement miséreux) et le reste de la population qui a de quoi se plaindre de l’amalgame que l’on fait constamment. Nous remarquons également que le stop est en fait un mode de déplacement très prisé et nous croisons des dizaines de gens qui tendent la main.

Arrivés à notre première destination, les voitures s’arrêtent toujours aussi facilement mais le rapport change. Le premier, incapable de nous faire comprendre ce qu’il voulait repartira brecouille comme on dit quelque part. Tilt! Alex a lu sur internet qu’il était courant de donner de l’argent pour le stop en Roumanie. L’idée ne nous enchante guère mais voyons… Le prochain est plus clair et nous l’interrogeons sur son prix : 300lei qui passeront à 200 immédiatement (un peu mois de 50euros). Hors de question de payer ce prix pour aller à Bucarest (250km) en stop et dans une voiture miteuse. Le suivant est surement parti de chez lui le coeur en fête et les poumons plein de Marie-jeanne : 7500lei pour Bucarest! Ben oui, pis mon code de CB, mon vélo et je te fais la vaisselle aussi non?
La, ca devient du délire! Par chance, un couple de Francais (la belle plaque « 42 » que voila!) originaire de Roumanie qui comptaient demander leur route a des Roumains se stoppe à notre hauteur et nous en profitons pour en savoir plus sur les us et coutumes de l’autostop en Roumanie. Déja, nous faisons le bon geste, ce dont nous doutions vu les réactions que nous avions en face. Secundo, il ne faut pas espérer rouler gratis dans ce pays. Nous payerons forcement et le premier coup s’apparente à la chance du débutant.
Et pourtant, un avocat (Gigi) nous conduira encore une fois à ses frais 50km plus loin puis Silvio de Craiova jusqu’à Bucarest. Et c’est bien là le point fort de cette journée. La conduite des Roumains est… indescriptible. Je n’aurais meme pas pu imaginer que ca puisse exister, et on est pas des anges du volant!

Pour faire simple et sans caricaturer, une route classique à double sens se transforme régulièrement en 4 voies (avec un nombre de voies dans chaque sens à définir). Dépassements en cote, avec des voitures en face (!!!), sans visibilité, le poids lourd qui double avec du monde sur l’autre voie, un double dépassement avec des voitures qui arrivent encore une fois en face… Une bordel indescriptible mais organisé dont le pilote Silvio nous sortira sains et saufs jusqu’à la capitale (finalement nous n’aurons payé qu’un café à notre chauffeur pour les 330km de stop). Organisé car les véhicules d’en face et les plus lents ne semblent pas choqués du tout par ces tentatives et se poussent religieusement sur la droite en attendant que ca passe sans coups de klaxon ni appels de phare.

Et spécialement pour vous, nous avons un petit extrait vidéo de notre parcours à vous présenter :

 

Conduite roumaine

Oui oui, la Roumanie est bien dans l’UE!

vacheUE




Eurovélo 6

Pour info, l’Eurovélo 6 est une route « optimisée » et balisée pour les vélos qui longe la Loire, le Rhin et le Danube.

plan Eurovélo 6

Sur les conseils de chouettes Suisses rencontrés à Belgrade, partis depuis 1 an en vélo et train jusqu’en Asie du sud est, nous roulons à la découverte de l’eurovélo 6 qui devait peut être se solder par un bout en barque… L’idée était belle, la tentative infructueuse.

La route est tellement simple et bien balisée que nous perdrons 40km à tourner autour de Smederevo. Une perte compensée par la suite du parcours au bord du Danube qui vaut vraiment le détour. Les passages entre les montagnes escarpées sont mémorables et il y a suffisamment de paysages à dévorer des yeux pour nous permettre de souffler après les côtes >10%. Méfiance quand un Suisse vous dit « la route est relativement plâââte », gardez en tête que son pays natal, sa référence géographique, n’a rien de plat.

Danube

Bref, un parcours d’environ 300 bornes à vélo pendant lequel nous avons remercié nos grand-parents de nous avoir fait passé les Alpes en voiture !

On fait aussi S.P.A. avec les mini animaux en détresse sur le bitume.

Un moineau en détresse pour Marielle

Une tortue en détresse pour Marielle

Quelques images plus parlantes que mes textes plaintifs :

Danube - Forteresse

Danube - Dunav

Danube - Dunav

Danube - Dunav

Arrivés aux « Portes de fer », la frontière serbo-roumaine, un panneau nous souhaite bon voyage et retranscris à merveille l’esprit serbe. Notre bienfaiteur slovène nous avait décris les serbes comme le meilleur peuple d’Europe, « open-hearted ».

Goodbye Serbia

You are leaving Serbia. Don’t cry because it’s over – smile because it happened :) We wish your bike to always have tires full of air, and chain always ready to transfer your dreams to roads and paths. Have a nice rolling in beautiful Romania :)




Београд

Arrivés à minuit en gare de Belgrade après un voyage de 4 heures (pour 150km) accompagnés par un vieux serbe alcoolique et une bonne cargaison de contrôleurs et douaniers patibulaires mais presque, nous partons errer dans les rues de Belgrade écrites en cyrillique à la recherche d’une chaumière avec deux pieux dispo. La trouvaille venue, on part découvrir les joies de la pinte à 1€ et des fast-foods ouverts à 2 heures du mat’.

Belgrade - une rue piétonne

Le lendemain la ville se présente sous un nouveau jour avec une collection d’avions de chasse dont le métier la veille au soir nous semblait plutôt incertain. MÉPRISE, la ville est juste bourrée de potentiel, -turellement très intéressante. La gente masculine, elle, se paie un gabarit de golgoth mais ne vous attend pas dans les rues sombres, pavées de mauvaises intentions, malgré les clichés. Les serbes sont très sympas, toujours à s’inquiéter de nos besoins avant d’avoir montré le moindre signe de détresse.

Alex & le Danube




Bienvenue à Zombie land

Soucieux d’ajouter une ligne à notre palmarès (notre pédigrée diront les plus médisants) et voyant les panneaux SARAJEVO se multiplier à l’approche de Slavonski Brod, un détour par la Bosnie s’impose donc.

panneau SARAJEVO

A la frontière, nous pensons déjà au nouveau petit tampon qui égayera le passeport mais que nenni, la Bosnie est en pénurie d’encre. Comme du reste semble-t-il. Sur place, le cyrillique débute et les mines font peine à voir : les gens tout droit sortis des films des Lenningrad Cowboys ou de Borat. Une homme en costard mal vieilli debout devant un poteau reste immobile, le regard vide. Dans un jeu vidéo, on vise la tête avant qu’il ne morde.

Bienvenue en Bosnie

Un vieux mirador annonce l’arrivée en Serbie agrémenté d’un panneau interdisant les photos sur les 2 prochains kms. A l’entrée du pays, des étalages de DVD, CD (tous droits payés à la SACEM bien évidemment) se proposent à vous sans savoir si le sous-titrage Bosniaque est disponible.

DVD Bosnie

NO PHOTO

On ne comptait pas aller bien loin, ça tombe bien, ça n’est pas très alléchant à première vue… Bon allez, retour en Croatie, la douanière nous verra passer deux fois en une heure.




Prodajem, prodajem

Sortis du paradis Slovène, nous voilà tout guillerets pour affronter un pays qui nous semble à 3 poils près similaire avant d’y rentrer les orteils.  D’autant plus optimistes que le stop en Slovénie depuis Grosupjle avait cette fois pris 15 minutes, le temps que Ronk, nous jette à 40 bornes de la frontière Croate.

Alex - frontière croatie

Alex - frontière croatie

Premier contact avec une Croate : la douanière, qui riait à l’énoncé du parcours réalisé et prévu. Oui, on a pas encore les mollets d’Indurain, mais ça vient. Zagreb étant assez proche de la frontière, on décide de camper un peu avant et on repère un joli petit chemin paraissant propice à l’installation d’un campement de fortune. Propice sera l’endroit, dur sera la montée : une pente qui grimpe à parfois 40% nous oblige à pousser nos charrettes à pieds. Au final, superbe vue sur la région depuis notre emplacement où un local vient nous expliquer qu’on risque d’avoir le sommeil un peu perturbés par des groupes à la recherche de discretion.

vue avant zagreb

Le lendemain, la descente est facile, on rencontre Hroye, qui nous emmène jusqu’à une source d’eau naturelle à 2 km qui en feront 8 mais peu importe. Ce pays débute bien. Puis nous entrons dans Zagreb où se déroule un festival d’artistes de rue. Nous discutons avec deux jolies guides des opportunités de la ville et du pays mais nous comprenons rapidement que nos pouces risquent de se tourner autour pendant la traversée. Il faudra donc s’organiser une fuite à l’Est plus rapidement. On plie les Harley, on s’essaye au stop sur une 3 voies en sortie de ville : bide total. Tant pis, nous campons en banlieue (y a pas de wesh wesh là-bas!) et direction Kutina, la prochaine « ville » pour une nouvelle tentative.

place Zagreb

Deux jours plus tard, 120km, un détour de 30 km gratos dans une forêt pétrolifère sans issue, une route bordée de maisons qui manquent d’enduit ou en bois de 50 ans que les termites font tenir debout et des petites pancartes PRODAJEM partout pour indiquer qu’ils vendent 3 poules et 4 cerises sur le palier, nous arrivons à l’entrée d’autoroute.

vieille Prodajem

La police est là, nous cherchons un coin d’ombre pour becter tranquille et un espèce de parc clos semble bien ombragé mais aussi… bien clos. Les jeunes derrière commencent à nous parler : c’est un camp de réfugiés et l’un deux nous invite à se poser contre le grillage. Chemin faisant, la police arrive, repérant les dangereux trafiquants que nous sommes. « Speak english? » « NO. DOKUMENTS! » Et là c’est l’affaire du siècle croate, mobilisation de la brigade anti-terroristes, contrôle interminable des passeports, appelle à l’aide d’une interprète. Bref, les experts Croatie sont déployés et nous indiquent d’aller siffler là-haut sur la colline au bled d’après. Bon OK, on se casse vite fait alors qu’ils enfilent les gants en latex à la recherche de poudre dans les environs… Paranoïa quand tu nous tiens…

En cours de route, on trouve un lac pour se baigner et se laver puis s’en suivront 2 jours de vélo, des entrées d’autoroute décevantes et donc finalement un aller simple Zagreb-Slavonski Brod de 250 bornes où les PRODAJEM seront encore légion.

visiteurs lac

Quelques villages gardent des traces de la guerre assez marquées : des impacts de balle sur les maisons quand elles sont encore en état, des lieux laissées à l’abandon. Murani est le lieu qui glace le plus le sang.

maison Murani

Après un passage éclair au pays des zombies (cf. article sur la Bosnie), le stop est tout aussi tonitruant sur place. Deux heures d’essai, la rencontre d’un anglais qui nous conseille le train à 10€ pour Belgrade et deux gitans qui tentent de nous soutirer quelques écus pour nous emmener d’après eux à Belgrade. Ca sentait le caca tout frais, donc en route pour le train qui mettra 4h pour faire les 150km…

En rentrant en Croatie, on ressent tout de suite la différence avec la fin de la Slovénie qui semble assez riche et plus on s’enfonce dans ce pays, plus on comprend que ça ira crescendo : Les Croates ont les poules que les Slovènes mangent et que les Roumains volent. Mais ça, tout le monde le savait déjà.

 

 

 




Passage express en Slovénie

Il fallait peut être se taper la bêtise italienne pour mieux apprécier la Slovénie. Les derniers jours en Italie furent assez démotivants. Avant Venise le stop s’est mis à mal fonctionner, attendre des heures au soleil, essayer toutes les ruses possibles : cacher les bagages, avec la casquettes, sans les lunettes, avec lunettes, de face, de profil, au milieu de la route… sans compter les démontages remontages de vélo et les bornes au milieu juste pour essayer une autre entrée d’autoroute où nous aurons la plupart du temps le même succès qu’à la première.

Après Venise nous avons préféré faire les 160-170 derniers km à vélo jusqu’à la frontière slovène. Partis tous frais et reposés de notre premier vrai camping, l’orage et le vent de face nous ont accompagné pendant 90km le premier jour. Camping dans une forêt détrempée après nous être fait virer d’un parc municipal abandonné par un vieil italien, les chaussures trempées, la toile de tente mouillée, nickel.

Le deuxième jour, beau temps. Sur la route nous faisons la connaissance de Mickael, un hollandais qui se rend à Pékin uniquement à vélo, seul et en 2 ans et demi. Il est parti en septembre dernier et la journée pluvieuse d’hier fut presque sa pire jusqu’alors. On tracera la route tous les trois jusqu’à Gorizia, ville coupée en deux par la frontière italo-slovène. Il nous inspirera d’ailleurs l’achat d’un réchaud, accessoire qui nous fait passer un stade de l’évolution de campeur.

Première nuit en Slovénie avant de nous nous essayer au stop après nos déboires italiens. 10km de vélo, puis on démonte tout, on s’étire les pouces… En piste ! 1, 2, 3 voitures, 15 secondes, le mec s’arrête, on est partis ! Du jamais vu. Et en 4X4 en plus, pas de vélo sur les genoux pendant 50km. Il doit nous poser à mi-chemin, à hauteur de son travail. Il nous apprend alors qu’il travaille vers les grottes de Postojnska, un des principaux points touristiques en Slovénie (oui il y a peu de choses à voir ici : les grottes, un lac, et la capitale). Soit, on l’accompagne et il nous garde nos affaires pendant les 1h30 de visite entre les stalactites et stalagmites. Sortis tous frais des 10°C ambiants de la grotte, il nous paye le repas de midi ! Puis il finira même par nous emmener jusqu’à Ljubljana à une auberge de jeunesse qu’un ami lui conseille. Autant dire qu’entre la Slovénie et l’Italie, c’est le jour et la nuit :)

Thanks for the meal

Notre bienfaiteur

Un peu de culture : la Slovénie, 2M d’habitants, 350.000 à Ljubljana la capitale. Tout petit pays, gens adorables pour le peu qu’on a cotoyé.




L’Italie en 15 minutes

Via del amore - Cinque Terre

Vive la

15 minutes, c’est le temps restant de connexion au cyber café. On va être efficaces.

On commence par le début, la belle descente à vélo jusqu’à Turin de 100km qui a quand même quelques chouettes montées. Un premier camping au milieu des crottes de chèvre de Susa assez réussi pour un coup d’essai. Et puis pas mal de vélo et de stop pour faire une grande boucle jusqu’en Toscane. Au programme : Turin, Piacenzia, Florence, La Spezia, Cinque Terre, Bologne, Ferrara, Padova et enfin Venise. A part Turin, disons qu’elles valent presque toutes le détour.

Passé le tourisme, la survie. Comment s’adapter à la vie un peu précaire, au fond des bois, les chaussettes qui puent et tout le tsointsoin. Faut avouer que les premiers jours sont un peu durs, on regretterait presque notre petit confort d’avant, surtout après avoir été bichonnés un mois chez les parents. Mais l’ivresse du voyage compense largement les aisselles dégueulasses et on a le chic pour trouver de chouettes coins pour la nuit : un parc toutes options vers Florence, un colline avec vue sur la mer à La Spezia, une maison abandonnée vers Modena…

La Spezia - Premier feu réussi

Question déplacements, nous avons deux options : les pédales ou le pouce. Il n’y parait pas mais le pouce est parfois tout aussi fatiguant que 50 bornes dans les mollets. Attendre trois plombes au soleil au péage de Modena Sud qu’un brave type nous prenne pour finalement nous larguer au milieu de l’autoroute avant Bologne fait vite regretter les kilomètres qu’on voulait éviter. Dédicace à la police qui nous a escorté jusqu’à la prochaine sortie d’autoroute.

 

Florence

Parc à campi bisenzio

Globalement il faut bien le dire, les italiens ne sont pas très enclins à récupérer deux galériens au péage surtout quand ils lèvent le pouce devant le traditionnel panneau « NO AUTOSTOP ». Une bonne surprise quand même, les femmes ont du poil aux pattes et s’arrêtent tout autant que les hommes. Nous tenons à signaler aux réticents qu’il est possible de tenir à 2 personne sur la banquette arrière d’une citadine avec 2 vélos sur les genoux. Easy.

NO AUTOSTOP

Le vélo, sport assez simple à la base prend une autre dimension en Italie quand les locaux s’ingénient à compliquer la vie des usagers de la route, à intervertir des panneaux, indiquer des distances fantaisistes et faire disparaître des directions qu’on suivait assidument. Ce genre de coutume nous a amené à faire un petit tour sur le périph de Florence, klaxonnés par les camions, dépassés par des voitures à 30cm de nos sacs et à jouer nos vies sur une bande de liberté de 40cm. Un autre petit exemple : tentez de suivre la direction de La Spezia depuis Massa. Le premier panneau indique 28km, le second 28,5km et le suivant, 30km alors que vous venez de vous prendre 1/2 heure de vélo dans les guiboles. Encourageant.

Cinque Terre - Via del amore (interdit aux vélos)

Là on est parti pour visiter Venise avec de l’eau partout, comme d’habitude, mais surtout au dessus.

Occupation nocturne

Occupation nocturne




La boucle

Les plus attentifs d’entre vous auront noté la boucle dans notre parcours. Vous vous demandez quel est l’intérêt de faire des bornes en plus quand on a 45 jours pour faire Lyon-Moscou en vélo et en stop. On ne s’est pas vraiment posé la question, ça fait parti des aléas du stop.

Greg voulait absolument passer par Florence, au sud donc, et avait aussi entendu parler de Cinque Terre situé sur la côté ouest de l’Italie. Nous devions donc décider à Parme de la direction à prendre : soit on pique au sud direct pour voir Cinque Terre soit on écoute la voie de la raison et on ne se permet qu’un détour par Florence. En route pour Parme, il s’avère que notre conductrice passe à Parme puis file à Florence. Bingo, allêchés par le gain de temps, nous l’accompagnons.

Florence - Firenze

Florence - Firenze

Le stop ayant bien marché jusqu’alors, on se dit qu’un petit détour par Cinque Terre ne serait finalement peut être pas abusé. Avec violence nous nous interdisons Pise, sur notre chemin. Nous irons sur Google images voir des photos de la tour, ça revient au même…. si si.

Cinque Terre

Cinque Terre

Cinque Terre est une série de 5 villages perchés à flanc de montagne constitués de maisons colorées et d’offices de tourisme. La « Via del amore », une route longeant la falaise permet de tous les visiter. Ca valait le détour (si on oublie les touristes grouillant de partout) malgré l’effort physique surhumain que nous aura demandé cette partie du parcours.

Pour commencer il a fallu s’y rendre à vélo, grimper la montagne des heures puis redescendre en quelques minutes jusqu’au premier village. Ici nous apprendrons que la Via del amore est uniquement piétonne, interdit de prendre le vélo même en le poussant. Bon, on ne s’est pas tapé une côté de malade mental pour laisser nos vélos attachés au premier poteau venu. Fort heureusement, nos montures se plient, ce que nous ne manquons pas de faire pour passer le premier check point. 50m plus loin, exténués de s’être charié 40kg de bagage (sac + vélo + eau), tournevis en main, nous remontons fièrement et illégalement nos vélos. La suite est plus compliquée et nous rentrerons à notre point de départ en train pour épargner nos lombaires.

C’est à partir de La Spetzia (à côté de Cinque Terre) que le stop en Italie s’est transformé en cauchemar, en heures d’attente à griller sur le bitume, statiques. La boucle se boucle à Bologne et illustre bien notre parcours jusqu’à Moscou : improvisation.