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Guatemala

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Bandits manchots

Nous faisons nos adieux à notre famille d’accueil de San Pedro La Laguna puis sautons dans un petit bateau pour traverser le lac. Adieu l’école, adieu la petite famille, adieu les bandits des montagnes. La prochaine destination est Antigua, très … Lire la suite

Une semaine à San Pedro La Laguna

Nous arrivons à San Pedro la Laguna vers 18h, ville pavée comme nos vélos adorent et nous chopons le premier blanc de la ville pour lui demander où trouver du wifi. Direction un des nombreux cybercafés. Le Guatemala a une … Lire la suite

En route pour l’Amérique Centrale

La fin du Mexique se profile sûrement mais lentement, à cause d’un vent de face particulièrement persistant. Cela devient tellement violent que nous sommes parfois forcés de nous arrêter tous les 50 mètres pour voir ce qui arrive derrière. Quand … Lire la suite

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En route pour l’Amérique Centrale

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La fin du Mexique se profile sûrement mais lentement, à cause d’un vent de face particulièrement persistant. Cela devient tellement violent que nous sommes parfois forcés de nous arrêter tous les 50 mètres pour voir ce qui arrive derrière. Quand le vent nous pousse sur l’accotement, on exerce la force inverse en direction de la route pour rouler droit et si un camion passe à ce moment là… on risque d’embrasser les roues. C’est l’histoire de Paf le cycliste! Heureusement, la rou(t)e tourne et le vent se transforme petit à petit en avantage.
Les premières ruines Maya sur notre chemin, trois mini pyramides qui se courent après, nous confirment que les sites archéologiques ne méritent pas systématiquement un détour, surtout en vélo.

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Typiquement le genre d’endroit que nous visitons uniquement si ça se trouve à moins d’1km. Alors, si, on visite, toute la journée. Mais pas forcément les coins célèbres, historiques ou « immanquables ». Pendant 80 ou 100km par jour, nous voyons ce qui est joli, mais aussi ce qui ne l’est pas. On aura pas vu Chichen-Itza ou Mexico (ça fera l’occasion d’y retourner) mais on sait par exemple que les Mexicains n’ont rien à envier aux Chinois dans le concours du jet d’ordures en pleine nature et que leur musique est restée bloquée aux années 70. Et ça, c’est pas dans le guide du routard.

Enfin, nous atteignons la frontière du Guatemala. Notre première frontière terrestre « vivante » depuis celle entre l’Indonésie et la Papouasie Nouvelle-Guinée il y a 2 ans et demi. Tout ce bordel ambiant, les arnaqueurs de tampon, les agents de change avec leur calculette, ça finit par manquer. Côté mexicain d’abord, un premier gentilhomme me stoppe afin de m’avertir de la montagne de démarches douanières pour sortir du pays et je me vois aussitôt proposer un guide pour 300 pesos qui va m’aider à travers les méandres administratives à effectuer… dans la case en contrebas de la route. Ils sont mignons. On rigole un bon coup et reprenons le chemin jusqu’à la vraie frontière. Avec ces charlots, on en arrive à être méfiants jusque dans le bureau des douanes. La règle de base est qu’il faut discuter tout ce qui n’est pas affiché noir sur blanc. Ça nous a valu de perdre 30 minutes en entrant au Mexique, mais au moment de payer, on avait impliqué 3 locaux dans le deal qui nous confirmaient alors qu’il n’y avait pas d’entourloupe. Cette fois, rien de tout ça puisqu’on ne nous demande rien. Un coup de tampon et adios amigos!

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L’autre pays maintenant. Rien qu’au loin, ça semble le merdier. Des dizaines des changeurs de cash se dirigent vers les deux pigeons blancs en faisant claquer leur liasse de billets, pendant que d’autres nous invitent à faire tamponner nos passeports pour une somme modique, entre deux tuc-tucs. On sait depuis longtemps que s’il y a tuc-tuc, il y a embrouille. Nous cherchons le vrai bureau d’immigration pendant 5-10 minutes, toujours entourés des mêmes marchands de tapis, malgré nos refus répétés. Une fois devant le bureau, nous devons y aller chacun notre tour pour surveiller les 10 chicos qui rôdent autour des vélos. Ils comprennent enfin qu’ils n’obtiendront rien de nous et les discussions deviennent plus amicales, moins pécuniaires. Passeports tamponnés, bis repetita, rien à payer. Certains ne perdent pourtant pas espoir et nous proposent tout de même un deuxième coup de tampon de leur fabrication. Au cas où on ne soit pas sûrs du premier?

Les frontières terrestres marquent presque toujours une différence notable entre deux pays à la culture pourtant similaire. Celle-ci ne déroge pas à la règle. Les gens sont plus souriants au Guatémala, les maisons plus finies qu’au Mexique, les jardins mieux tenus, la densité de population a doublé, les cochons traversent la route au milieu des village, certains prix de base ont augmenté de 50% (sauf les hôtels), internet y semble dix fois plus répandu et les stations essence ne sont plus un monopole d’État. On se croirait presque perdus en Asie du sud-est. Les bords de route, d’abord plus propres, finissent petit à petit par copier le modèle mexicains. On peut le dire : les Guatémaltèques ne sont pas plus concernés par la nature que leurs voisins malgré les menaces d’amendes réitérées. On voit ou sent juste moins de chiens transformés en hiéroglyphes qui puent le crevé sur 50 mètres. Je vous laisse imaginer la sensation quand il faut reprendre votre souffle dans ces conditions. Le genre de petit détail qui ne marque étonnamment que les cyclistes…

Les cultures changent aussi. Les champs de canne à sucre se font plus nombreux et les caoutchoutiers font leur apparition. Les shotguns semblent pousser un peu partout également. On avait déjà l’habitude de voir des armes à feu dans les stations services au Mexique mais la mode est ici au fusil à pompe, entre toutes les mains. Dans les stations services également, systématiquement surveillées par un civil armé d’un fusil à pompe, mais aussi les arrêts de bus, les supermarchés, les petites tiendras où ils vendent 3 tortillas et 2 boissons. Tout le monde est prêt au combat. Les chantiers de construction arrêtés sont étonnamment surveillés de la même façon. Je ne sais pas si c’est rassurant ou non, on a en tous cas pris l’habitude.

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Notre première destination au Guatemala est San Pedro La Laguna au bord du lac Atitlan où nous devons passer une semaine dans une école pour perfectionner notre español. Aucune route ne nous fait franchement envie, il faudra de toute façon se taper au minimum 1500m de dénivelés. Notre première tentative est un échec absolu. Nous avions repéré un chemin sur Googlemaps qui coupait court dans la montagne. Après 3km de montée pavée, un local nous arrête pour nous prévenir des dangers de la route : il y a des bandits sur le chemin et la route, si elle existe, n’est qu’un chemin pour randonneurs/escaladeurs. On sait ce que vaut la parole d’un local sur l’état des routes dans ces pays : pas grand chose. Nous sommes méfiants et demandons à d’autres locaux. C’est d’abord impossible puis possible. Parfois des voitures peuvent passer, parfois non. Après réflexion, on se décide à rebrousser chemin (ce n’est pas la première fois que Googlemaps nous fout dedans et quelques souvenirs fatigants remontent à la surface) et à reprendre la route principale à regrets : cette route est bondée et l’incessant cortège de camions et de pots d’échappement vous balancent un mal de crâne lancinant. Une rivière arrive à point nommé pour nous décrasser de 5 jours de transpiration et nous détendre les guibolles. Soudain, le chemin vers Patulul devient plus calme et nous avons l’impressions de revivre, même s’il faut grimper un peu. Nous attaquerons la montée le lendemain après s’être battu, comme tous les soirs, avec des fourmis de 10mm.

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Une montée de 22km sans discontinuer et un bitume fortement dégradé jusqu’au lac alors que les routes du Guatemala sont en général assez bonnes. Il restait d’après un papi exactement 19km jusqu’à San Pedro La Laguna (il y en aura plus de 35. Quand on vous dit que leur avis sur la route ne vaut souvent rien…). En cours de route, un autre vieux Guatémaltèque nous prévient de la présence de bandits et tente de nous vendre une traversée en bateau. C’est sûr, il cherche à nous faire peur pour rien. Nous faisons 5km de plus et la route se transforme en chemin poussiéreux et pentu plein d’ornières. Nous poussons les vélos sur 3km et croisons une voiture de flic qui semblait escorter un bus. Il nous enjoint lui aussi à quitter la route à cause des bandits et à faire le parcours en voiture. Merde, c’est pas des cracks!

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Bon, on va pas faire demi-tour maintenant. On avance mais on a un peu les miquettes, d’autant qu’il est 16h et qu’on ne croise plus une seule voiture pendant une bonne demi-heure. Nous scrutons au loin, chaque bruit, chaque branche qui craque nous fait sursauter. Ça ne sert à rien mais on est aux aguets. Nous dépassons les 2000m, le bitume est revenu depuis un petit moment, des voitures! Enfin! D’autres flic nous croisent sans rien dire, on a dû passer le danger, on se détend. On est tellement détendus/fatigués que je fonce dans Alex en pleine descente. Seule ma sacoche s’arrache. Il est temps d’arriver à San Pedro après 5h de vélo à 12km/h et plus de 2000m de dénivelés. Sans doute une des journées les plus éprouvantes physiquement. Demain les cours commencent et il faut maintenant réussir à trouver notre guide dans la ville avant cette nuit.
Mais par rapport à tout le reste, ça s’annonce über easy!

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Pierre Téreygeol, le dimanche 22 février 2015

Salut à tous les deux… Je vous suis depuis pas mal de temps à travers le site de Contrepoints… Je me suis bien marré avec ce départ du Mexique et l’arrivée au Guatemala… Cela me fait un peu penser à la Colombie où je vis… Les gens fâchés avec la nature, les conseils foireux demandés au bord de la route… Pour connaître un peu le quartier (Honduras, Panama et d’autres pays latino américains), je crois que c’est général, atavique et sans espoir pour la nature… S’il y a un joli coin, il faut nécessairement qu’il y ai un « mierdero » quelque part aux alentours… Mais vous allez aussi rencontrer des gens super attachants. Merci pour les références aux regrettés Antoine Blondin et Michel Audiard. Si vous vous attaquez aux Andes, bon courage pour les guiboles! A titre d’exemple si les Colombiens sont d’excellents cyclistes, ce n’est pas par hasard: Des dénivelés de folie en partant d’endroits ou l’oxygène est rare.

Greg, le dimanche 22 février 2015

Salut Pierre, les Andes ne sont pas prévus pour le moment mais ça peut changer.
On se demande souvent si la panneau d’interdiction de jeter des ordures est arrivé après le tas d’immondices ou s’ils font exprès de les balancer là!
Vous qui vivez en Colombie, que pensez vous du Venezuela? Nous pensions d’abord passer par Cucuta mais on nous a déconseillé la région. Est-ce que la frontière nord est plus sûr?

Pierre Téreygeol, le lundi 23 février 2015

Bonsoir Greg,
Pour le panneau d’interdiction et les ordures à côté, je dirais que cela doit être quelque chose entre du jmenfoutisme et un pied de nez à ceux qui ont installé le panneau… Quand on y vit assez longtemps ces pays sont très intéressants. La population (je veux dire les gens normaux) est globalement oubliée depuis la colonisation mais elle ne manque ni de ressources ni d’humour même si c’est au détriment de son propre environnement… Ils savent très bien que personne ne fera jamais rien pour eux… Il y a là dedans une sorte de désespoir… Quand les Autorités viennent c’est soit pour leur voler de l’argent ou des terres ou pour organiser un trafic quelconque… Bon j’exagère un peu mais c’est l’idée. En ce qui concerne la Colombie et le Venezuela: je vous confirme que la zone de Cúcuta n’est pas sûre à cause des trafics en tous genre entre les deux pays… Si vous passez par la Colombie, je pense que le mieux serait d’entrer en bateau par Carthagène depuis un port panaméen car il n’y a pas de route entre Panama et la Colombie. Pour le Venezuela, je dirais que je l’ai visité la dernière fois il y a 20 ans et qu’à cette époque c’était encore pas trop mal. Mon dernier passage remonte à trois ans… Que dire sinon que l’économie est en ruine et que les gens se battent pour un rouleau de papier toilette. (Ce qui explique les trafics à Cúcuta… Essence venezuelienne contre n’importe quoi venant de Colombie). En ce qui concerne la sécurité les deux pays sont dangereux pour des cyclistes mais vous êtes en ce moment au Guatemala qui est réputé, avec le Mexique, pour être le pays le plus dangereux d’Amérique latine… Donc tout est relatif. J’ai jeté un coup d’oeil avec un ami sur votre site Facebook… Les photos d’Antigua sont très belles et il y en a plein d’autres très attachantes. Bon courage pour la suite… Je continuerai à vous lire… Si vous avez besoin n’hésitez pas.

Greg, le lundi 23 février 2015

On a prévu d’arriver à Cartagene en bateau depuis Colon oui.
Merci de votre aide ;)

Pierre Téreygeol, le lundi 23 février 2015

Si vous avez besoin j’ai des amis et des connaissances à Carthagène ou j’ai vécu un peu plus d’un an… Des Colombiens bien sûr!
La route de la côte entre Carthagène et Santa Marta est très belle et je vous la recommande surtout après Barranquilla et c’est plutôt tranquille.
Bon je ne vais pas vous faire la pub sur la Colombie puisque j’y vis cela devrait être suffisant…
Pour comprendre un peu ce que je fais ici, je dirais que je suis venu parce que tout le monde me disait qu’il ne fallait pas venir… Quand je vous remerciais pour Blondin et Audiard, ce n’est pas non plus par hasard évidemment! Je suis comme le personnage de Gabin: ce qui me manque ce n’est pas l’alcool mais l’ivresse…

pepe meme, le dimanche 1 mars 2015

on ne vous dira jamais assez bravo ca me fait penser au coche et la mouche vous il n’y a pas de cocher il y a peut etre des mouches avec les fourmis et il n’y a que vos jambes qui vous permettent d’avancer

logan, le vendredi 30 octobre 2015

Bonjour
Je continue a lire vos périples un peu en retard sur les dates de votre voyage, mais c est toujours un plaisir !
Bon courage
Logan